«Si la Turquie attend aujourd’hui l’arrivée d’experts russes, c’est que, vraisemblablement, les spécialistes turcs sont sur le point de terminer leur formation en Russie» sur l’exploitation des systèmes S-400, a déclaré le général Sergueï Lipovoy, évoquant la déclaration du ministre turc de la Défense sur l’arrivée de techniciens russes.
Les militaires turcs attendent l’arrivée dans leur pays du personnel technique russe qui s’occupera du montage et de l’installation du système de défense antimissile S-400, a récemment annoncé le ministre turc de la Défense nationale, Hulusi Akar. Il a rappelé dans ce contexte que la Turquie avait acheté ces systèmes pour garantir la sécurité de ses 82 millions d’habitants et que les complexes seraient livrés ces prochains mois.
Le général de bridage Sergueï Lipovoy, président de l’organisation publique Officières de Russie et Héros de Russie, a évoqué les conditions nécessaires à l’installation de ce système.Tout commence avec un accord sur l’achat de ces systèmes. La Russie et la Turquie ont signé ce document et sont en train de le matérialiser.
«Sur la base de cet accord, il s’agit de fabriquer et d’effectuer les livraisons de matériel par tranches jusqu’au lieu de stationnement. Parallèlement, il faut embaucher des spécialistes formés à l’exploitation de ces équipements auprès de l’usine ou des instituts appropriés», a-t-il expliqué.
Après qu’une commission conclut qu’ils sont aptes à utiliser ces systèmes, les spécialistes arrivent sur les lieux.
«À l’heure actuelle, les experts turcs suivent une formation en Russie et entameront prochainement, avec les ingénieurs russes, la mise en état, le réglage et les essais de contrôle, a poursuivi Sergueï Lipovoy. Si la Turquie attend aujourd’hui l’arrivée d’experts russes, c’est que, vraisemblablement, les spécialistes turcs sont sur le point de terminer leur formation en Russie.»
Une fois que tout a été installé et réglé et que les experts turcs ont prouvé leur capacité à travailler avec ce matériel, il faudra signer le certificat de réception, après quoi les experts turcs prendront la relève, a-t-il ajouté.
Toujours selon Sergueï Lipovoy, ce n’est pas la première fois que la Russie vend ses armements, que ce soit des aéronefs, des systèmes spatiaux, des satellites ou des complexes de défense antiaérienne, et le schéma est déjà rodé.
«Les spécialistes du pays acheteur du système viennent et suivent une formation, s’entraînent aux simulateurs si besoin est, reçoivent des autorisations à travailler et exploitent le système dans leur pays», a-t-il poursuivi.
Toutefois, pendant un certain temps, la société productrice, en l’occurrence Almaz-Antei, prévoit une période de garantie de six mois, un an ou cinq ans.
«En cas de problèmes, des spécialistes russes viennent pour résoudre ceux-ci. Mais en règle générale, les armes russes fonctionnent sans à-coups, comme la kalachnikov, et se distinguent par leur simplicité d’exploitation et leur fiabilité», a-t-il noté pour conclure.
Fin 2017, Ankara a signé avec Moscou un contrat estimé à plus de 2,1 milliards d’euros pour la livraison de S-400, prévue en juillet 2019. Selon le ministre turc de la Défense nationale, Hulusi Akar, Ankara commencera à déployer les S-400 sur son territoire en octobre prochain.Washington a prévenu la Turquie que le contrat conclu avec Moscou pourrait remettre en cause l’achat d’avions de chasse furtifs F-35 à Lockheed Martin. Pourtant, Recep Tayyip Erdogan a promis que son pays ne reviendrait pas sur sa décision d’acheter des S-400.