Le pape François, au premier jour d’une visite apostolique en Roumanie, a exhorté vendredi les dirigeants roumains à mettre de côté leurs intérêts personnels pour collaborer au bien commun.
Dans ce pays majoritairement orthodoxe, les catholiques ne représentent qu’un peu plus de 5% de la population. Lundi, la Haute Cour de cassation roumaine a confirmé la peine de trois ans et demi de prison prononcée l’an dernier contre le dirigeant du Parti social-démocrate (PSD) Liviu Dragnea dans une affaire d’emplois fictifs.
Le responsable politique a été incarcéré et ce nouveau scandale de corruption embarrasse le gouvernement de la première ministre Viorica Dancila, une protégée de Dragnea. Dans une allocution au palais présidentiel Cotroceni à Bucarest, le pape a salué les progrès réalisés par la Roumanie depuis la chute du communisme il y a trente ans, tout en soulignant les «inévitables obstacles à surmonter» et les «conséquences pas toujours faciles à gérer pour la stabilité sociale et même pour l’administration du territoire», citant notamment «le phénomène de l’émigration» et «le dépeuplement de tant de villages».
«Il est nécessaire de marcher ensemble et de s’engager tous avec conviction à ne pas renoncer à la vocation la plus noble à laquelle un État doit aspirer : assurer le bien commun de son peuple», a ajouté le chef de l’Eglise catholique. Le pape Jean Paul II s’était rendu en Roumanie en 1999 mais sa visite s’était limitée à Bucarest, la capitale. François, lui, se rendra également dans la région roumaine de Moldavie occidentale, qui jouxte la République de Moldavie, ainsi qu’en Transylvanie.
Dimanche à Blaj, haut lieu de cette dernière région, il doit béatifier sept évêques de rite grec-catholique victimes du régime communiste entre 1950 et 1970, morts en prison ou à la suite de mauvais traitements. Après son allocution à la présidence, le pape a rencontré au palais patriarcal le patriarche de l’Eglise orthodoxe roumaine, Daniel.