Debouts en tenue des détenus irakiens, les jihadistes français écoutent leurs condamnations à mort

C’est une toute petite salle au fond du tribunal, avec, au centre, une cage en bois où doivent se tenir les accusés. Les audiences ont duré moins d’une heure, dimanche 2 juin à Bagdad, pour les deux jihadistes français qui ont comparu devant une chambre spéciale de la Cour pénale centrale d’Irak.

Debouts en tenue jaune, la tenue des détenus irakiens, Fodil Tahar Aouidate, 32 ans, et Vianney Ouraghi, 28 ans, n’ont eu que quelques minutes pour s’expliquer, en présence d’un représentant de l’ambassade de France dans la salle. Ils ont été condamnés à mort pour appartenance au groupe Etat islamique. Au total, neuf jihadistes français ont été condamnés à la peine capitale par la justice irakienne.

Pour Fodil Tahar Aouidate, c’était une deuxième audience. La première a eu lieu lundi dernier. Le juge avait suspendu l’audience et désigné un expert médical pour déterminer d’où provenaient les marques sur son corps. Le Français avait assuré qu’il a été frappé en détention. Mais l’expertise médicale rendue dimanche matin a assuré qu’il n’y avait pas eu de coups. Fodil Tahar Aouidate, un Roubaisien parti en Syrie en 2014, a donc été condamné à mort. Il a maintenant 30 jours pour faire appel.

Pour Vianney Ouraghi aussi, l’audience a été très rapide. Il n’a pu voir son avocat commis d’office que quelques minutes avant le début de son procès. Au cours de l’audience, Vianney Ouraghi a assuré qu’il n’avait jamais été en Irak et qu’il n’avait pas combattu non plus en Syrie. Mais le juge s’est appuyé sur des documents du groupe Etat islamique, et sur des aveux recueillis devant le juge d’instruction irakien. Vianney Ouraghi avait reconnu qu’il avait bien combattu dans les rangs du groupe Etat islamique. Le juge a donc également décidé de le condamner à mort. Un verdict que Vianney Ouraghi a accueilli figé au milieu de la petite salle d’audience.

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