Le philosophe Michel Serres est décédé samedi à l’âge de 88 ans. Écrivain et historien des sciences, l’académicien s’est intéressé à toutes les formes du savoir, anticipant les bouleversements liés aux nouvelles technologies de la communication.
C’est une nouvelle figure intellectuelle, bien connue du grand public, que la France vient de perdre. Le philosophe Michel Serres, également écrivain et académicien, est décédé samedi 1er juin à l’âge de 88 ans. Sa maison d’édition, Le Pommier, l’a annoncé dans la soirée.
« Il est mort très paisiblement à 19 h entouré de sa famille », a déclaré son éditrice, Sophie Bancquart.
Agrégé de philosophie en 1955 après un cursus à l’École navale de Brest, Michel Serres, né en 1930 à Agen, deviendra successivement officier de marine puis assistant de philosophie à la faculté de Clermont-Ferrand où enseigne Michel Foucault.
Professeur d’histoire des sciences à la Sorbonne dès 1969, de français à l’université californienne de Stanford (États-Unis) dès 1984, c’est deux ans plus tard que Michel Serres connaît son premier succès public en remportant le prix Médicis de l’essai pour « Les Cinq Sens » dans lequel il écrit qu' »il n’y a rien dans l’intellect si le corps n’a roulé sa bosse, si le nez n’a jamais frémi sur la route des épices ».
Écrivain, historien des sciences, passionné notamment par l’écologie et l’éducation, il s’est intéressé à toutes les formes du savoir, scientifique comme littéraire.
Plaçant l’environnement au centre de sa réflexion, Michel Serres s’interrogeait notamment sur « le passage du local au global », anticipant les bouleversements liés aux nouvelles technologies de la communication, sur le développement desquelles il portait un jugement résolument optimiste.
En 1990, il est élu à l’Académie française, où il est reçu sans la traditionnelle épée, « en signe de paix ». C’est à partir de ce moment que le nom de Michel Serres se fait connaître davantage du grand public.