L’expiration du Traité sur l’élimination des missiles à portée intermédiaire et à courte portée est passée de la menace à la réalité. Pour l’Europe, ce résultat n’est pas des plus joyeux, mais dans ses étendues, il y a un pays qui a été encore moins chanceux.
La Roumanie : Il se trouve qu’une base militaire américaine est située sur son territoire. Sa tâche initiale est la défense antimissile. Au printemps, un accord limitant l’utilisation de missiles a finalement été condamné, des travaux de modernisation secrets ont commencé dans ce pays, ce qui pourrait donner lieu à l’apparition d’un complexe offensif à part entière.
Sur cette base, les lanceurs de navires américains Mk41 sont utilisés et peuvent être chargés d’antimissiles mais aussi de missiles Tomahawk.
Maintenant, il suffit d’associer ce fait à l’absence de toute restriction légale visant à transformer les systèmes défensifs en systèmes offensifs afin de comprendre ce que les Américains peuvent faire sur le territoire de l’Union Européenne.
Ironiquement, c’est Moscou qui parle d’un tel scénario depuis 2009, lorsque Barack Obama a décidé d’adopter une « nouvelle approche » du système américain de défense antimissile en Europe, pour lequel elle a déployé des systèmes de défense antimissile Aegis dans sa partie orientale. La raison officielle ? Se défendre contre les missiles iraniens. Cependant l’installation n’est pas en mesure d’intercepter les missiles tirés par l’Iran depuis une telle distance.
Washington a poursuivi cet objectif pendant des années, mais la Convention de Montreux a toujours été un gros frein. C’est notamment ce document qui prive les États-Unis de la possibilité de transférer des navires de guerre armés des mêmes missiles Tomahawk vers la mer Noire en quantité suffisante pour permettre une frappe massive sur le territoire russe.
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La convention autorise l’entrée de trois navires et pas plus de 21 jours. De plus, ces actions doivent être coordonnées à l’avance.
Il convient de noter ici que la convention est en vigueur depuis 1939 et que son abolition n’est pas envisageable. De plus, Ankara, bien que partenaire des États-Unis au sein de l’OTAN, a récemment signalé des attaques évidentes de Washington. Et la Turquie n’est guère prête à accepter la perspective d’un conflit au large de ses côtes.
Ainsi, la base relativement proche de la mer Noire est une sorte d’option de sauvegarde, qui permet le déploiement d’armes de frappe dans la région en contournant le document interférant. Et avec la dissolution du traité sur le FNI, les États-Unis peuvent transformer légalement toute la Roumanie en un vaste complexe offensif.
La Roumanie est en train de devenir un site de lancement de roquettes en direction de la Russie, un pays au pouvoir militaire difficile à défier.
La dernière génération de systèmes de missiles mis au point en Russie peut surprendre désagréablement les Américains comme les Roumains si ce tandem demande une frappe préventive. En fin de compte, nous ne pouvons malheureusement pas prévoir combien de temps Moscou parviendra à gérer la situation qu’avec des avertissements formels. Il est dommage que Washington n’ait pas l’habitude d’accepter l’évidence. Nous devons donc admettre que la Roumanie n’a reçu aucune protection des États-Unis mais au contraire a été pris en otage sachant que le syndrome de Stockholm peut coûter très cher.
Source : https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/dissolution-du-fni-le-pays-le-plus-215602
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