Selon le rapport annuel du ministère des Armées au parlement, des exportations d’armements ont augmenté de 30% en 2018. Riyad reste parmi les plus gros clients de Paris. Ce malgré la polémique qui a repris de plus belle après les révélations du média Disclose sur l’utilisation d’armes françaises par la coalition arabe au Yémen.
Les exportations d’armements français sont en hausse de 30% en 2018 par rapport à 2017, atteignant 9,1 milliards d’euros, selon le rapport annuel du ministère des Armées au parlement sur les ventes d’armes de la France, publié mardi 4 juin.
Florence Parly, ministre des Armées, a souligné que c’est «un des meilleurs chiffres de ces 20 dernières années». «C’est 50% de plus que la moyenne de nos exportations se situant à six milliards d’euros», a-t-elle ajouté. «Cette année, 25% de nos exportations d’armement ont été à destination de nos partenaires européens, contre une moyenne de seulement 10% les années précédentes», a-t-elle noté. La Belgique et l’Espagne comptes parmi les cinq premiers clients de la France en 2018.
Mais les ventes d’armes de la France à l’Arabie saoudite, devenue le deuxième plus gros client, ont encore augmenté en 2018. Le pays a ainsi reçu pour 945 millions d’euros de commande d’armes de la part de l’Arabie saoudite.
Mi-avril, le média Disclose a révélé les informations indiquant que la coalition internationale conduite par l’Arabie saoudite utilisait massivement contre les Houthis des armes françaises déjà livrées. Après les révélations, le gouvernement français s’est retrouvé sous le feu des critiques autour.
«Le rapport 2018 confirme nos craintes les plus vives», a réagi Tony Fortin, de l’Observatoire des armements, regrettant que «les contrats et les livraisons avec des pays accusés de crimes de guerre (Arabie saoudite) ou de répression contre leur population (Égypte) atteignent des montants très élevés».
Le conflit yéménite a fait des dizaines de milliers de morts, dont de nombreux civils. Environ 3,3 millions de personnes ont dû quitter leur foyer et 24,1 millions, soit plus des deux tiers de la population, ont besoin d’assistance, selon les estimations de l’Onu.