La menace de sanctions US influent sur la politique de l’Union européenne

La pression exercée par les États-Unis impacte la politique du Danemark et de l’Union européenne relative au gazoduc Nord Stream 2, a annoncé l’ex-chancelier allemand et président du conseil de Nord Stream 2 AG, Gerhard Schröder. Il a ajouté que la position du Danemark remettait en question les délais prévus pour la construction du gazoduc.

Il ne fait pas de doute que la menace de sanctions US influent sur la politique du Danemark et de l’Union européenne concernant le gazoduc Nord Stream 2, a déclaré le président du conseil d’administration de l’opérateur Nord Stream 2 AG et ex-chancelier allemand, Gerhard Schröder, lors d’un déjeuner d’affaires dans le cadre du Forum économique de Saint-Pétersbourg.

Il a souligné que Washington n’était pas uniquement mû «par des motifs amicaux».

«Les partenaires américains montrent tout à fait concrètement qu’ils veulent plus que jamais exporter le gaz naturel liquéfié sur le marché européen», a expliqué l’ex-chancelier allemand.

Il a signalé que la politique du Danemark remettait en question le calendrier des travaux du gazoduc et que la position danoise était contraire à la législation européenne en vigueur.

«Le Nord Stream 2 est un projet qui pourrait être mis en exploitation à la fin de l’année pour assurer une sécurité indispensable de livraisons du gaz naturel pour l’Europe. Mais il y a un problème: la politique du Danemark remet depuis plusieurs mois en question l’achèvement du projet dans les délais prévus», a déclaré M.Schröder.

Il a toutefois affirmé que projet serait mené à bonne fin malgré les conditions compliquées de sa réalisation, critiquant les changements apportés à la directive sur le gaz de l’UE.

Il compte cependant promouvoir un dialogue raisonnable avec le nouveau gouvernement danois qui sera formé à l’issue des récentes élections législatives et exclut tout retard dans la réalisation du projet.

Le projet Nord Stream 2 est mis au point par la société russe Gazprom, en coopération avec les entreprises européennes Engie, OMV, Shell, Uniper et Wintershall. Il prévoit la construction d’un gazoduc d’une capacité totale de 55 milliards de mètres cubes par an qui reliera le littoral russe à l’Allemagne via la mer Baltique. Les États-Unis s’y opposent fermement.Le gazoduc passera par les eaux territoriales ou les zones économiques exclusives de la Russie, de la Finlande, de la Suède, du Danemark et de l’Allemagne. Seul le Danemark n’a pas encore donné son aval à l’opérateur Nord Stream 2 AG.

La chancelière allemande Angela Merkel avait pour sa part estimé que la Commission européenne ne serait pas en mesure d’arrêter le projet Nord Stream 2, même avec la nouvelle directive de l’UE sur le gaz.