La Tunisie lance un mouvement d’aumône de l’Aïd aux orphelins

En Tunisie, médias, opérateurs de téléphonie mobile, Mufti de la République et même Chef du gouvernement, tout le monde s’est rangé derrière une initiative née sur les réseaux sociaux. Elle vise à affecter l’aumône de l’Aïd aux orphelins, à travers une procédure de paiement mobile.

En Tunisie, une mobilisation inédite de la société civile, des médias et du gouvernement a conduit à l’affectation de l’aumône de l’Aïd, en faveur des de l’ONG SOS Villages d’Enfants, qui vient en aide aux enfants défavorisés.

Le règlement de l’aumône islamique obligatoire (Zakat Al-Fitr), dont les jeûneurs s’acquittent habituellement à la fin du mois de ramadan, se fait désormais par paiement mobile, disponible auprès des trois opérateurs de téléphonie en Tunisie. «C’est le résultat d’efforts consentis par de nombreuses parties», résume Fethi Maaoui, le directeur national des villages SOS Villages d’Enfants, qui rend hommage au rôle joué par les médias tunisiens.

«Nous sommes naturellement très contents de la concrétisation de cette initiative, parce qu’elle va nous aider à faire face à nos difficultés budgétaires. D’autant plus, elle ne s’inscrit pas uniquement dans le contexte de Zakat Al Fitr. Il sera possible, en effet, de continuer à faire des dons par SMS pendant trois mois encore», se félicite à Sputnik Fethi Maaoui.

Branche tunisienne de SOS villages d’Enfants international, une ONG humanitaire internationale qui a statut consultatif au conseil économique et social de l’Onu, l’association tunisienne prend en charge près de 1.450 orphelins et autres enfants sans soutien, à travers ses quatre sites en Tunisie ou chez des familles d’accueil.

Menacée par des difficultés financières depuis que l’association mère a décidé, en 2012, la suspension de ses subventions, SOS Village d’Enfants Tunisie a récemment tiré la sonnette d’alarme. L’appel a notamment été entendu par cette page Facebook de vulgarisateur de concepts économiques, Iqtissad bel fallaqi (L’économie pour les nuls), suivie par plus de 93.000 personnes.