Sur fond d’escalade des tensions suite au projet qu’a Ankara d’acheter des systèmes antiaériens russes S-400, les États-Unis ont décidé de ne plus accepter de pilotes turcs supplémentaires pour l’entraînement sur des avions de combat F-35, rapporte Reuters.
Les États-Unis n’accepteront pas de pilotes turcs supplémentaires pour la formation de pilotage des chasseurs F-35, a annoncé Reuters en se référant à des responsables américains anonymes.
Cette décision intervient alors que Washington cherche à dissuader Ankara d’acheter des systèmes de missiles sol-air russes S-400.
Selon les responsables cités par Reuters, la décision ne s’applique qu’à un nouveau groupe de pilotes turcs et d’équipes de maintenance qui auraient dû normalement se rendre aux États-Unis.Quatre pilotes turcs s’entraînent actuellement à la base aérienne de Luke en Arizona. Deux autres y travaillent en tant qu’instructeurs. Au-delà de ces six officiers turcs, l’armée US a également indiqué que 20 techniciens d’entretien des aéronefs turcs se trouvaient sur la base.
Les sources de Reuters ont signalé que cette décision pouvait être annulée si la Turquie modifiait ses plans.
Mardi 4 juin, le Président turc est revenu lors d’une conférence de presse à Istanbul sur son contrat avec la Russie, laquelle s’est engagée à lui fournir des systèmes de défense antiaérienne russes S-400.
«Il ne fait aucun doute que nous ne ferons pas marche arrière sur la question de la livraison des S-400. Nous avons un accord que nous mettons en œuvre», a-t-il rappelé.
Recep Tayyip Erdogan a à plusieurs reprises proposée à Donald Trump de créer un groupe de travail sur les S-400. Ses demandes sont restées lettre morte.Fin 2017, Ankara a signé avec Moscou un contrat estimé à plus de 2,1 milliards d’euros pour la livraison de S-400, prévue en juillet 2019. Selon le ministre turc de la Défense nationale, Hulusi Akar, Ankara commencera à déployer les S-400 sur son territoire dès octobre 2019.
Washington a prévenu la Turquie que le contrat conclu avec Moscou pourrait remettre en cause l’achat d’avions de chasse furtifs F-35 à Lockheed Martin. Pourtant, M.Erdogan a à plusieurs reprises promis que son pays ne reviendrait pas sur sa décision.