Selon les confidences de policiers infiltrés au sein de la mosquée de Torcy, laquelle a rouvert ses portes début 2018 après huit mois de fermeture, des fidèles radicalisés y priaient armés. Ceux-ci disposaient en outre d’un box empli d’armes et de bombes artisanales dans un immeuble du quartier.
Un chapitre du livre-enquête «Les guerres de l’ombre de la DGSI», paru au Nouveau Monde, est consacré aux confidences d’infiltrés de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) au sein de la mosquée de Torcy. Ce lieu de culte avait été fermé pendant 8 mois en 2017, après avoir été visé «par une note blanche des services de renseignement», selon Le Parisien.
Ainsi, d’après l’auteur, certains fidèles radicalisés recherchés, comme Jérémy Bailly, membre de la cellule terroriste dite de Cannes-Torcy, y priaient armés:
«Les officiers (…) le savaient grâce aux écoutes téléphoniques. Il avait révélé à son père qu’il allait chercher son arme à la mosquée».
Les membres de cette cellule avaient en outre réquisitionné «un box» dans un immeuble voisin:
«C’était une caverne d’Ali Baba, assure le journaliste. Il y avait des kalachs, des armes de poing, des bombes cocotte-minute prêtes à l’emploi, des produits chimiques…»
Selon les informations recueillies auprès des officiers du renseignement, un brouilleur de téléphone portable et de radio avait été installé à l’intérieur de la mosquée, ce qui rendait impossible pour les infiltrés de faire passer des messages depuis le lieu de culte:
«Ils identifiaient les cibles notamment grâce à leurs chaussures. Mais c’est compliqué quand on ne peut pas communiquer avec l’extérieur. Bailly était un fou furieux. Le policier a pris des risques pour sortir de la mosquée avec lui et le suivre.»