Les pays de l’Union européenne «sont mal placés pour critiquer l’Iran», a averti ce dimanche le ministre des Affaires étrangères iranien Mohammad Javad Zarif à la veille de la venue à Téhéran de son homologue allemand Heiko Maas.
«Assurément, les Européens sont mal placés pour critiquer l’Iran, même sur les questions qui n’ont rien à voir avec» l’accord sur le nucléaire iranien conclu à Vienne en 2015, a déclaré Mohammad Javad Zarif à des journalistes iraniens. «Les politiques de l’Europe dans notre région, les politiques de l’Occident dans notre région n’ont eu d’autre résultat, pour la région, que de produire des dégâts», a-t-il ajouté, selon des images de l’échange diffusées par la télévision d’État iranienne.
«Certains pays comme l’Allemagne ont cessé de vendre des armes à l’Arabie saoudite (que celle-ci utilise) pour bombarder la population au Yémen, mais d’autres continuent», a encore dit Zarif, visant sans les nommer la France et la Grande-Bretagne, avant d’ajouter: «D’une manière générale, l’Occident a autorisé les régimes autocratiques de la région à commettre des crimes». «Le devoir qu’ont les Européens» est de contribuer à ce que «la situation des relations économiques de l’Iran soit normalisée», a redit Zarif ce dimanche.
Téhéran a opposé vendredi une nouvelle fin de non recevoir à l’idée défendue par le président français Emmanuel Macron d’un nouvel accord avec l’Iran qui viendrait élargir l’accord de Vienne en intégrant notamment des éléments qui limiteraient l’activité balistique de Téhéran ou sa politique de voisinage, que les Occidentaux jugent «déstabilisatrice».