La date des législatives anticipées autrichiennes, provoquées par le scandale de l’«Ibizagate», a été fixée au 29 septembre, selon une décision adoptée mardi en commission au Parlement.
Le chancelier conservateur Sebastian Kurz avait annoncé le 18 mai l’organisation de ce scrutin anticipé, après la diffusion d’une vidéo compromettante pour le parti d’extrême droite FPÖ avec qui il avait formé une coalition fin 2017.
Alors que Kurz et le président de la République Alexander Van der Bellen avaient dit souhaiter la tenue du scrutin mi-septembre au plus tard, le FPÖ et l’opposition sociale-démocrate (SPÖ) ont fixé la date au 29 septembre. Ces deux formations disposent d’une majorité au Parlement, lequel doit encore avaliser formellement cette décision. Bien qu’issues de deux bords opposés, elles avaient déjà uni leurs voix pour renverser Kurz le 27 mai. L’Autriche est depuis régie par un gouvernement intérimaire dirigé par la magistrate Brigitte Bierlein.
Sortis affaiblis des européennes du 26 mai, le FPÖ et le SPÖ n’ont pas caché vouloir bénéficier de temps pour se remettre en ordre de bataille. Sebastian Kurz entend à l’inverse surfer sur une cote de popularité au plus haut. Crédité de 38% des intentions de vote dans les sondages, l’ex-chancelier âgé de 32 ans apparaît comme le grand favori des législatives anticipées, devançant de loin le SPÖ (23%) et le FPÖ (17%). Selon les projections, Kurz a aujourd’hui la possibilité arithmétique de former une coalition avec l’une ou l’autre de ces formations, mais aussi avec les parti libéral Neos ou avec les Verts, tous deux donnés à 9% par l’institut Research Affairs.
Dans une campagne d’affichage lancée mardi, le dirigeant conservateur n’a pas hésité à accuser le FPÖ et le SPÖ de collusion. Le parti d’extrême droite a toutefois assuré vouloir reprendre sa collaboration avec Sebastian Kurz à l’issue du scrutin. La coalition droite-extrême droite a volé en éclat après la diffusion le 17 mai d’une vidéo piège tournée en 2017 sur l’île d’Ibiza, aux Baléares, montrant le chef du FPÖ, Heinz-Christian Strache, proposer des marchés publics à une fausse oligarque russe en échange de fonds occultes.
Strache a dans la foulée démissionné de son poste de vice-chancelier ainsi que de ses fonctions à la tête du parti. Il a également renoncé à reprendre son siège de député mais a été élu au Parlement européen fin mai, un mandat qu’il n’a pas exclu d’exercer.