Les Présidents russe et américain devraient faire une déclaration commune pour mettre en avant l’inadmissibilité du recours aux armes nucléaires, a souligné le 11 juillet le ministre russe des Affaires étrangères lors du Ve forum international Primakov Readings.
Sergueï Lavrov a pris la parole lors de la 5e édition du forum international Primakov Readings et a mis en garde contre les conflits nucléaires à échelle mondiale.
«Au niveau politique, il est très important que la Russie et les États-Unis rassurent le reste du monde et adoptent au plus haut niveau une déclaration commune selon laquelle la guerre nucléaire ne peut être gagnée et qu’elle est donc inacceptable et inadmissible», a-t-il indiqué.Le ministre a rappelé que de telles déclarations avaient déjà été faites à deux reprises par les dirigeants des États-Unis et de l’Union soviétique. «Nous ne comprenons pas pourquoi dans les conditions actuelles il est impossible de réaffirmer cette position. Notre proposition est actuellement examinée par la partie américaine», a ajouté M.Lavrov.
Concernant la récente déclaration du Pentagone qui souligne la nécessité d’un dialogue avec la Russie, la Chine et la Corée du Nord afin de réduire les risques d’opérations militaires impliquant des armes nucléaires, le ministre a tenu à souligner: «Et c’est justement le département de la Défense d’un pays, qui vient d’abaisser le seuil d’usage des armes nucléaires dans sa doctrine nucléaire, qui dit cela».
Le ministre russe a également rappelé que lors des derniers contacts avec Washington, tant au niveau des dirigeants que des ministres et des porte-paroles des Présidents, Moscou avait transmis des propositions sur tout un éventail de problèmes de stabilité stratégique, mais n’avait toujours pas reçu de réponse.Le 1er février, les États-Unis ont annoncé qu’ils cesseraient dès le lendemain de respecter le Traité FNI, signé en 1987 par Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev, et qu’ils s’en retireraient officiellement au bout de six mois, sauf si Moscou cessait de violer l’accord. En vertu du traité en question, Moscou et Washington s’engageaient à supprimer leurs missiles basés au sol d’une portée comprise entre 500 et 5.500 kilomètres. Le document n’imposait cependant aucune restriction sur d’autres acteurs militaires majeurs, dont la Chine.
En réponse au retrait unilatéral des États-Unis, la Russie a suspendu elle aussi sa participation au traité. Parallèlement, le Président russe a donné son feu vert à la création d’une fusée hypersonique terrestre de moyenne portée. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré que les États-Unis avaient violé les dispositions de l’accord à plusieurs reprises depuis 1999.