La Suède va expulser trois ressortissants étrangers, dont un imam irakien, soupçonnés de jouer un rôle de premier plan au sein de la mouvance islamiste, a annoncé ce mercredi l’Office suédois des migrations cité par plusieurs médias.
Abou Raad, l’imam de la mosquée de Gävle (est), avait été arrêté fin avril par des agents en civil de la Säpo, chargée du contre-terrorisme. Il en avait été de même pour son fils. Selon la radio publique Sveriges Radio, la troisième personne est un imam d’Umeå (nord). Une demande d’expulsion a ensuite été transmise à l’Office des migrations qui y a donné mardi une suite favorable et a confirmé l’information ce mercredi.
De son vrai nom Riyad Abdulkarim Jassim, le prêcheur irakien, âgé de 53 ans, est depuis plusieurs années dans le viseur des autorités en raison de son influence supposée sur les milieux salafistes. En 2014, il avait fait paraître sur sa page Facebook un message saluant la conquête de Mossoul, dans le nord de l’Irak, par le groupe Etat islamique (EI), selon le quotidien Expressen. Son expulsion a été prononcée en vertu d’une loi permettant la reconduite des ressortissants étrangers à la frontière s’ils représentent une menace «pour la sécurité du pays» ou sont jugés susceptibles de «commettre un acte terroriste ou d’y participer». La décision peut faire l’objet d’un pourvoi en appel et, si elle est cassée, les autorités peuvent soumettre les personnes concernées à un contrôle judiciaire strict.
Selon les médias suédois, Abou Raad et sa famille ont fui l’Irak en 1991. Après un séjour en Arabie saoudite, lui et son fils ont obtenu un titre de résidence en Suède en 1998, mais se sont toujours vu refuser la nationalité suédoise.
La Säpo, qui s’exprime généralement peu sur le sujet, s’alarmait mardi dans un communiqué de la montée de l’extrémisme religieux dans ce royaume scandinave. «Le nombre des individus évoluant dans les milieux extrémistes prônant la violence est passé de plusieurs centaines à plusieurs milliers ces dernières années», assure-t-elle.