Un journaliste mexicain a été enlevé par des hommes armés ce mercredi dans l’Etat de Veracruz (sud-est), moins de 24h après le meurtre d’une autre reporter, faisant duMexique le pays plus dangereux au monde pour la presse depuis début 2019.
Marcos Miranda, journaliste et directeur du site d’informations Noticias a Tiempo, a été enlevé par deux hommes armés alors qu’il conduisait sa fille de 10 ans à l’école dans la ville de Boca del Rio, ont annoncé son épouse, Maria del Pilar Gasca, et la Commission de l’Etat de Veracruz pour la protection des journalistes.
Maria del Pilar Gasca a indiqué à la presse locale que son mari avait reçu des menaces du ministre de l’Intérieur de l’Etat, Eric Cisneros, en raison de ses reportages. «Il voulait que [mon mari] écrive des choses positives sur lui en échange de pots-de-vin. Il lui a dit que s’il ne le faisait pas, il savait ce qui allait lui arriver», a-t-elle témoigné. L’enlèvement s’est produit moins de 24h après le meurtre de Norma Sarabia dans l’Etat voisin de Tabasco, qui porte à six le nombre de journalistes tués au Mexique depuis le début de l’année.
Norma Sarabia avait été correspondante du journal Tabasco Hoy pendant 15 ans et travaillait depuis quelque temps pour d’autres médias locaux. Elle a été attaquée mardi soir par deux individus armés circulant à moto, à proximité de son domicile dans la ville de Huimanguillo. Selon le décompte de Reporters sans frontières, le Mexique est le pays le plus meurtrier pour les journalistes depuis le début de l’année.
Avec plus de 100 journalistes tués depuis 2000, l’organisation classe le pays parmi les trois pays les plus dangereux pour la presse avec la Syrie et l’Afghanistan. La grande majorité de ces assassinats restent impunis.