Démantèlement d’une filière roumaine de proxénétisme à Rennes

Dix suspects ont été interpellés en France, dont trois ont été incarcérés, dans le cadre du démantèlement d’un vaste réseau roumain de proxénétisme et de traite d’êtres humains, a annoncé ce vendredi le parquet de Rennes.

 

Agissant sur l’ensemble de l’Europe, cette «organisation criminelle» exploitait de «jeunes femmes roumaines acheminées en France et contraintes à une prostitution de voie publique et hôtelière, sous le contrôle direct et permanent de proxénètes en France, agissant (…) pour le compte de chefs basés en Roumanie», indique le procureur adjoint Emmanuel Razous dans un communiqué de presse. L’argent tiré de la prostitution était envoyé «par mandats» aux «chefs de clans en Roumanie ou récupéré en France par ces derniers», selon la même source.

Sur trois ans, les sommes envoyées en Roumanie ont été estimées à 1,2 million d’euros et des mandats de 487.000 euros ont été identifiés depuis 2015. Cet argent servait à l’achat de voitures de luxe ou à des constructions immobilières. Mardi, une opération judiciaire coordonnée a été déclenchée en France, en Roumanie et en Allemagne, mobilisant notamment 150 gendarmes français.

Dix personnes ont été interpellées en France et cinq à l’étranger. Dans l’Hexagone, cinq personnes ont été mises en examen, dont trois ont été placées en détention provisoire. «Les procédures de remise aux autorités françaises des personnes interpellées à l’étranger sont en cours», a précisé M. Razous dans le communiqué.

Initiée en novembre 2018, l’enquête est conduite en France avec le soutien des unités européennes de coopération judiciaire et policière Eurojust et Europol.