Top départ. A partir de dimanche, et pour une dizaine de jours, 2 000 jeunes de 16 ans vont expérimenter le Service national universel (SNU), que devront accomplir à terme tous les jeunes. Le SNU est une promesse de campagne d’Emmanuel Macron.
Quatre objectifs ont été rattachés au SNU : « Développer une culture de l’engagement » pour « accroître la cohésion et la résilience de la nation », « garantir un brassage social et territorial de l’ensemble d’une classe d’âge », « renforcer l’orientation en amont et l’accompagnement des jeunes dans la construction de leurs parcours personnel et professionnel » et enfin « valoriser les territoires et leur patrimoine culturel ».
Pour piloter ce projet, un secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, Gabriel Attal, a été nommé en octobre 2018. Pour cette première édition, à échelle réduite, 2 000 volontaires de 15 ou 16 ans ont été sélectionnés – sur 4 000 candidats –, dont 50 en situation de handicap.
Un vocabulaire propre à l’armée
Ils ont été répartis sur 13 départements, un par région métropolitaine, auxquels s’ajoute la Guyane, et seront hébergés dans des centres SNU (internats, centres de vacances, Crous etc.). Ils seront encadrés par 450 adultes. Leurs frais de déplacement sont pris en charge par l’Etat. Aucun des volontaires n’effectue ce séjour SNU dans son département.
Uniforme, levée des couleurs, chant de la Marseillaise, hébergement en maisonnée… Le SNU adopte un vocabulaire propre à l’armée. Au programme des 12 jours : activités physiques en pleine nature, visites de sites, témoignages d’autres engagés, sensibilisation aux valeurs de liberté, égalité et fraternité, connaissance des principaux services publics, module d’initiation au Code de la route.
Les jeunes sont des lycéens, des décrocheurs scolaires, des apprentis, des élèves en CAP. Après cette première phase en hébergement collectif, ils devront réaliser une mission d’intérêt général cet été ou durant l’année scolaire 2019-2020 : deux semaines, d’affilée ou pas, au sein d’une association, maison de retraite, services de pompiers…
« On ne pourra pas être réformé »
Le dispositif est appelé à se généraliser au fil des ans à l’ensemble d’une classe d’âge, soit 800 000 adolescents. L’an prochain, il sera étendu à 40 000 jeunes. « On ne pourra pas être réformé », a par ailleurs annoncé Gabriel Attal au Parisien. Le gouvernement n’a jamais donné de chiffre précis sur le budget total de ce dispositif. Le secrétaire d’Etat évalue toutefois à 2 000 euros par jeune le coût des 12 jours passés en hébergement collectif, cette année. Rapporté à 800 000 personnes, le budget serait donc, à terme, d’au moins 1,6 milliard d’euros par an.
Les opposants, essentiellement des organisations étudiantes, dénoncent un coût faramineux, alors que l’enseignement supérieur par exemple crie misère. Elles s’interrogent aussi sur la réalité d’une meilleure « cohésion » de la nation par la grâce de deux semaines passées en commun.