Washington a demandé à ses alliés européens de refuser à Huawei l’accès à leurs marchés 5G

Washington a demandé à ses alliés européens de refuser à Huawei l’accès à leurs marchés 5G, mais certains font la sourde oreille. L’un des plus grands opérateurs de télécommunications au monde vient de lancer son premier réseau 5G dans 15 villes espagnoles en utilisant les technologies de la société chinoise.

Vodafone, l’un des plus grands opérateurs de télécommunications au monde, a lancé son premier réseau 5G dans 15 villes espagnoles, dont Madrid et Barcelone, en utilisant les technologies de la société chinoise Huawei, a relaté Xinhua.

Le déploiement a eu lieu malgré les pressions américaines sur les États membres de l’Union européenne visant à interdire à Huawei de participer à la mise en place de réseaux 5G. Le directeur général de Vodafone, Nick Read, a critiqué ces exigences, affirmant que le fait d’abandonner Huawei retarderait de deux ans environ la création du réseau.Selon Vodafone Espana, le réseau mobile 5G couvre 15 grandes villes nationales, notamment Madrid, Barcelone, Valence et Séville. «Environ la moitié des habitants de ces villes pourront bénéficier de ce réseau sophistiqué et extrêmement rapide de téléphonie mobile, qui ne cessera de s’étendre au fil des prochains mois», a annoncé l’agence chinoise.

Vodafone Espana couvre également le plus grand nombre de villes en Europe à ce jour, a noté le média, précisant que Huawei avait été le principal fournisseur d’équipements pour ce projet. Les deux sociétés travaillent en étroite coopération depuis plus de dix ans.

Les pays de l’UE ont globalement été réticents à répondre aux demandes des États-Unis concernant Huawei. Des fuites dans les médias laissent à penser que le Royaume-Uni, l’un des alliés les plus proches de Washington, a décidé de permettre à Huawei de participer à des systèmes de réseau 5G non essentiels. La France a déclaré qu’elle n’interdirait pas les opérateurs de recourir à Huawei, mais qu’elle ne s’opposerait pas non plus à ce qu’ils renoncent volontairement à une collaboration. La Hongrie a quant à elle farouchement défendu son droit d’utiliser les équipements de Huawei dans son réseau mobile de cinquième génération.Donald Trump a signé le 15 mai un décret interdisant aux entreprises américaines d’utiliser du matériel de télécommunication fabriqué par des entreprises présentant un risque pour la sécurité nationale, ce qui revient à interdire aux groupes américains de faire affaire avec Huawei.

Reuters a rapporté le 19 mai que Google ne fournirait plus de logiciels, de matériel informatique et de services techniques à Huawei à l’exception des services disponibles en open source. Les entreprises Intel et Broadcom ont aussi mis fin à leur coopération avec le géant chinois de l’informatique.