Le journaliste Jamal Khashoggi a été victime d’une exécution délibérée dont l’État d’Arabie saoudite est responsable

Le journaliste Jamal Khashoggi «a été victime d’une exécution délibérée, préméditée, d’une exécution extrajudiciaire dont l’État d’Arabie saoudite est responsable», conclut une enquête des Nations unies qui met en cause le prince héritier Mohamed ben Salmane.

Les enquêteurs de l’Onu ont annoncé mercredi 19 juin détenir des preuves crédibles de l’implication du prince héritier Mohamed ben Salmane et d’autres hauts responsables saoudiens dans l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi.

Exilé aux États-Unis, où il écrivait régulièrement pour le Washington Post, le journaliste a été vu pour la dernière fois le 2 octobre dernier alors qu’il pénétrait au consulat général d’Arabie saoudite à Istanbul.Dans un rapport rédigé au terme de six mois d’enquête, la rapporteuse spéciale des Nations unies, Agnès Callamard, indique que «M. Khashoggi a été la victime d’une exécution délibérée, préméditée, d’une exécution extrajudiciaire dont l’État d’Arabie saoudite est responsable en regard du droit international lié aux droits de l’homme».

«Il existe des preuves crédibles, justifiant des investigations supplémentaires, de la responsabilité individuelle d’officiels saoudiens de haut niveau, y compris le prince héritier», ajoute-t-elle, citée par Reuters.

Agnès Callamard a également appelé à la poursuite des sanctions imposées par plusieurs pays, dont les États-Unis, contre 17 individus pour leur rôle dans ce meurtre en octobre à Istanbul. «Toutefois, compte tenu des preuves crédibles concernant les responsabilités du prince héritier dans son assassinat, de telles sanctions devraient également inclure le prince héritier et ses biens personnels à l’étranger», fait-elle valoir.

Résident américain, contributeur du Washington Post, Khashoggi était un observateur critique du pouvoir saoudien, en particulier du prince héritier, Mohamed ben Salmane. Après de multiples déclarations contradictoires, Riyad a reconnu qu’il avait été tué et démembré par des agents saoudiens, mais nie toute implication du prince héritier. Son corps n’a pas été retrouvé.