Le Sénat brésilien a rejeté le décret signé le mois dernier par le président Jair Bolsonaro (extrême-droite), simplifiant les règles de détention d’armes, l’une des promesses phares de sa campagne.
Ce décret revient sur une loi de 2003 qui limitait drastiquement le permis de port d’armes pour les citoyens. La mesure temporaire nécessite toutefois l’approbation du Congrès pour modifier la loi.
Le dernier mot reviendra à la Chambre des députés qui pourrait voter contre le projet de loi, en maintenant le décret grâce au soutien des représentants du lobby des armes à feu et du secteur agricole, qui ont joué un rôle déterminant dans l’élection de Bolsonaro. Le décret présidentiel a élargi le port d’armes à feu aux avocats, aux camionneurs, à la police de la circulation, aux gardes de sécurité publics et privés, à toutes les personnes vivant dans les zones rurales et même aux journalistes qui couvrent l’actualité criminelle. Il a également augmenté le nombre de cartouches qu’un propriétaire d’armes peut acheter chaque année, passant de 50 à 50.000.
«La sécurité dans les zones rurales est très importante et c’est pourquoi nous avons élargi le port d’armes dans tous vos foyers», a déclaré Bolsonaro lors d’un événement agricole, où il a demandé aux parlementaires de soutenir son décret. Les opposants au décret estime que l’élargissement du port d’armes est la dernière chose dont le pays a besoin. En 2017, quelque 64.000 meurtres ont été recensés au Brésil, un record mondial. Dans près de 45.000 cas, ces homicides ont impliqué des armes à feu.