Le téléphone au volant est devenu un « fléau » pour la sécurité routière

Les automobilistes font aujourd’hui attention aux grands excès de vitesse et à la forte alcoolémie mais ils n’arrivent pas à se passer de leur téléphone, devenu un « fléau » sur les routes en quinze ans, selon une étude Axa Prévention publiée mercredi.

Les comportements à risques ont changé sur les routes, relève l’association qui mène chaque année depuis 2004 un baromètre sur les comportements des Français au volant. La vitesse et l’alcool, causes historiques et désormais très connues d’accidents mortels, sont en net recul. En 2004, 19% des Français déclaraient prendre le volant après avoir bu plus de quatre ou cinq verres d’alcool ; en 2019, ils ne sont plus que 6%. Concernant les grands excès de vitesse, ils ne sont plus que 11% en 2019 à reconnaître rouler à 160-170 km/h sur autoroute (au lieu de 130 km/h), contre 29% en 2004.

Pour Eric Lemaire, président d’Axa Prévention, « ces grands progrès » s’expliquent par la « prévention » et la « répression » menées par les autorités, notamment par le déploiement des radars automatiques depuis 2003.

Mais ils restent un certain nombre à toujours jouer au « pas vu, pas pris » sur des infractions qu’ils jugent moins importantes, comme ne pas s’arrêter au feu orange (71%), changer de direction sans clignotant (41%), doubler par la droite sur autoroute (22%)…

Si globalement « la réglementation a beaucoup évolué et a un impact très fort sur le comportement des Français », selon Eric Lemaire, elle est encore impuissante à juguler l’explosion des smartphones. « L’hyperconnexion est un mal qui tue », estime M. Lemaire, pour qui l’usage intensif au volant est devenu « un fléau ».

Les smartphones sont désormais partout -94% de la population en possède un- et 70% des automobilistes disent l’utiliser en conduisant. Presque la moitié (46%) s’en sert pour passer un appel (contre 22% en 2004), un sur quatre (25%) pour consulter ou envoyer un SMS au volant, plus d’un sur deux (54%) pour se guider… Ces chiffres deviennent encore plus alarmants chez les 18-24 ans, qui sont 83% à dire l’utiliser au volant. Selon la Sécurité routière, le téléphone est impliqué dans au moins un accident sur dix. Autre source d’inquiétude apparue ces dernières années: les vélos et trottinettes en libre-service, monoroues et autres Segway, connus sous le nom d’engins de déplacements personnels (EDP).

Les utilisateurs de trottinettes sont aujourd’hui perçus comme des usagers dangereux (36%), derrière les motards (51%) et les automobilistes (47%). D’autant que 41% d’entre eux avouent transporter des passagers ou les utilisent tout en utilisant leur smartphone.

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