Le président russe Vladimir Poutine a mis en garde jeudi contre «une catastrophe» en cas de recours à la force des Etats-Unis contre l’Iran, après qu’un drone américain a été abattu au-dessus du territoire iranien.
«Les Etats-Unis disent qu’ils n’excluent pas un recours à la force (…). Cela serait une catastrophe pour la région. Cela provoquerait une flambée des violences et la hausse du nombre des réfugiés», a déclaré Vladimir Poutine, lors de sa séance annuelle de questions-réponses avec la population en direct à la télévision. «Les conséquences seraient tristes aussi pour ceux qui feraient une telle tentative», a-t-il estimé.
L’Iran a affirmé jeudi avoir abattu un «drone espion américain» dans son espace aérien, au-dessus de la mer d’Oman, en prévenant que la violation de ses frontières constituait une «ligne rouge», sur fond de tensions croissantes entre Washington et Téhéran. Les Etats-Unis ont confirmé que l’Iran avait abattu un drone américain, tout en niant que celui-ci ait violé l’espace iranien.
Cet incident intervient alors que Washington a annoncé cette semaine l’envoi de 1000 militaires supplémentaires «à des fins défensives pour répondre à des menaces aériennes, navales et terrestres au Moyen-Orient». L’annonce a été faite peu après que Téhéran a prévenu qu’il franchirait bientôt une limite prévue par l’accord international sur son programme nucléaire conclu en 2015 à Vienne, dont les Etats-Unis s’étaient retirés unilatéralement l’année dernière avant de rétablir de lourdes sanctions contre l’Iran.
Actuellement, l’armée américaine intensifie également ses accusations contre l’Iran, qu’elle tient responsable de l’attaque des deux tankers touchés par des explosions le 13 juin en mer d’Oman. Ces accusations sont rejetées avec véhémence par Téhéran. «Il est très difficile de prévoir quelles seraient les conséquences d’un éventuel recours à la force», a insisté Vladimir Poutine. «L’Iran remplit entièrement ses engagements vis-à-vis de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), et nous jugeons infondée la mise en place de sanctions quelconques à son égard», a-t-il dit.