Des diplomates russes, américains et français ont exhorté les deux parties arménienne et azérie, partipant au conflit du Haut-Karabagh à éviter de nouvelles violations du cessez-le-feu lorsqu’elles ont négocié jeudi à Washington de nouveaux pourparlers entre les ministres des Affaires étrangères arménien et azerbaïdjanais, rapporte Armenews.com.
Les trois coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE ont déclaré que les discussions portaient sur les récents incidents armés autour du Karabagh et sur « les problèmes fondamentaux du processus de règlement ». Ni eux ni les parties en conflit n’ont fait état de progrès majeurs vers un accord de paix.
« Notant avec regret les récentes pertes, les coprésidents ont exhorté les parties à prendre des mesures immédiates pour rétablir un climat propice à la paix et à des discussions de fond », ont déclaré les médiateurs dans un communiqué conjoint.
« Ils ont appelé les parties à réaffirmer leur engagement à respecter strictement le cessez-le-feu et à s’abstenir de toute action provocatrice, notamment l’utilisation de tireurs isolés et des travaux d’ingénierie le long de la ligne de contact et de la frontière internationale », ont-ils ajouté.
Selon la déclaration, les ministres des Affaires étrangères, Zohrab Mnatsakanian et Elmar Mammadyarov, ont convenu de la nécessité de « réduire le risque d’escalade » et se sont engagés à se réunir à nouveau « dans un avenir proche ».
Selon le service arménien de Voice of America, Mammadyarov aurait déclaré après la réunion que les médiateurs avaient présenté aux deux ministres « des propositions de fond supplémentaires ».
Mammadyarov a également déclaré aux journalistes que les deux parties continuaient de ne pas s’entendre sur les détails d’une formule de paix qui, selon lui, a été avancée par les États-Unis, la Russie et la France au cours des 15 dernières années.
Une déclaration du ministère des Affaires étrangères azerbaïdjanais a également indiqué que les coprésidents avaient présenté à Washington des « propositions axées sur les résultats », sans toutefois donner de précisions. Il a qualifié la réunion de « positive ».
Pour sa part, le ministère arménien des Affaires étrangères a déclaré que les médiateurs « partageaient des idées visant à faire avancer le processus de paix, y compris dans le domaine humanitaire ». S’adressant aux journalistes de la capitale américaine, Mnatsakanian a souligné l’importance de renforcer le régime de cessez-le-feu dans la zone de conflit, créant ainsi un « environnement approprié » pour un règlement pacifique.
Les violations de la trêve le long de la « ligne de contact » du Karabagh ont augmenté fin mai-début juin, après plusieurs mois de calme inhabituel. Leur nombre avait sensiblement diminué depuis la première réunion du Premier ministre arménien Nikol Pachinian et du président azerbaïdjanais Ilham Aliev en septembre. Les deux dirigeants se sont également entretenus à quatre autres occasions au cours des mois suivants, laissant entrevoir des espoirs de progrès dans le processus de paix.
Mnatsakanian et Mammadyarov ont également négocié de manière régulière. Avant leur entretien à Washington, les deux ministres ont rencontré séparément le Conseiller américain pour la sécurité nationale, John Bolton, et de hauts responsables du Département d’État américain.