Dans un entretien au Parisien, l’essayiste Éric Zemmour ferme la porte à une possible reconversion alors que Robert Ménard évoquait son nom il y a quelques jours, avec celui de Marion Maréchal.
« Je ne me fais élire nulle part, je ne suis candidat à rien », explique Éric Zemmour, rappelant qu’il fait « déjà de la politique par la forme de journalisme » qu’il pratique.
Evoquant Patrick Buisson – qui affirme que l’essayiste va prendre une « initiative » politique avec lui -, Éric Zemmour concède : cela fait vingt ans « que l’on travaille ensemble, qu’on se voit, qu’on réfléchit, qu’on discute, qu’on essaie de trouver des solutions ». « Alors, oui, on continue de réfléchir pour essayer de trouver une solution qui évite en 2022 un second tour Macron-Marine Le Pen, avec Macron qui l’emporte à 55 % », ajoute Éric Zemmour. Selon les informations du Point, les deux hommes cherchent à donner une base doctrinale à la droite, qui pourrait à la fois rassembler les sympathisants des Républicains, ceux du Rassemblement national et de La France insoumise.
Marine Le Pen « a montré ses limites »
Auprès du Parisien, Eric Zemmour affirme tout de même recevoir des offres, « parce qu’il n’y a personne qui incarne cette analyse politique », même si, selon lui, Marion Maréchal « l’incarne en partie ». « Elle dit très justement que le RN est nécessaire, mais pas suffisant. Je lui dis simplement que sa ligne libérale, européenne et conservatrice n’est pas suffisante non plus ». Évoquant Marine Le Pen, il affirme que cette dernière « peut participer à une alliance, mais ce n’est pas elle qui l’incarnera », car elle a « montré ses limites lors de la dernière présidentielle ».
S’il ne compte donc pas franchir le Rubicon, Éric Zemmour a tout de même une idée très précise de l’avenir de la droite. Il estime qu’Emmanuel Macron « complexifie » l’union des droites car « il est la droite ou plutôt le centre droit ». Pour réaliser « concrètement » l’union des droites, le journaliste explique au Parisien qu’« il faut faire l’inverse de ce qu’a fait Macron. Lui a rassemblé les métropoles au sens large, c’est-à-dire les bourgeois et les immigrés. Il faut donc rassembler la France périphérique ». Selon lui, ce rassemblement doit se faire « avec une partie de la bourgeoisie des métropoles, car il faut bien une tête dans la lutte des classes ». Selon un sondage réalisé par Valeurs actuelles en 2015, 12 % des Français se disent prêts à voter pour Éric Zemmour.