Avec 800 000 voix d’avance sur le candidat de l’AKP Binali Yildirim, c’est un raz-de-marée électoral qui a porté, dimanche 23 juin, Ekrem Imamoglu à la mairie d’Istanbul. Ironie de la politique, cette victoire confortable d’un candidat de l’opposition encore inconnu il y a six mois a été précipitée par le président turc lui-même.
« Recep Tayyip Erdogan est le principal architecte de la victoire d’Ekrem Imamoglu. En faisant annuler le premier scrutin, il a renforcé la légitimité de son adversaire et commis la plus grosse erreur politique de sa carrière », analyse le journaliste Guillaume Perrier, longtemps correspondant du Monde en Turquie et auteur de « Dans la tête d’Erdogan » (éditions ActesSud).