Malgré les pressions des parlementaires ukrainiens et britanniques, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a voté un texte rendant possible le retour de la délégation russe, privée de ses droits depuis plusieurs années. La réintégration de la Russie a été préconisée à plusieurs reprises par des dirigeants européens, dont Emmanuel Macron.
La voie est de nouveau libre pour un retour des Russes au sein de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) après un vote de celle-ci, cette nuit à Strasbourg.
Les membres de l’APCE ont voté pour le retour de la Russie à l’Assemblée et ont invité la délégation russe à participer à la session d’été. 118 députés ont voté pour, 62 contre et dix autres se sont abstenus. Les députés russes pourraient revenir au sein de l’APCE dès mardi 25 juin, après cinq années d’absence.
L’adoption du document par les parlementaires a pris neuf heures. Les parlementaires ukrainiens, polonais, géorgiens, estoniens, lituaniens, lettons, estoniens et britanniques ont mené sans succès une bataille d’amendements pour s’opposer à toute concession faite aux Russes.Le 25 juin, la Russie soumet une demande pour confirmer l’autorité de sa délégation au sein de l’APCE suite au vote qui rétablit ses pouvoirs dans l’organisation, a déclaré le chef de la représentation russe et vice-président de la Douma (chambre basse du Parlement), Piotr Tolstoï.
«Nous n’allons respecter aucune des résolutions qui ont été adoptées en l’absence de la Russie», a déclaré ce mardi aux journalistes M.Tolstoï.
Sur sa page Facebook, il a déclaré que les représentants britanniques et ukrainiens avaient pesé de tout leur poids pour retarder l’adoption d’une résolution permettant à la délégation russe de réintégrer l’Assemblée. Plus de 200 amendements à la résolution ont été introduits pour empêcher la participation de la Russie à la session d’été.
«Mais, à part du temps perdu et taper sur les nerfs de leurs collègues européens, ils n’ont jamais rien obtenu, les amendements ont été rejetés: nous présentons une demande pour confirmer notre autorité», a déclaré M.Tolstoï.
La délégation russe privée de ses droits au sein de l’APCE
Suite au rattachement en 2014 de la Crimée à la Russie, considéré comme une annexion par Kiev et ses alliés occidentaux, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a suspendu les droits de vote des parlementaires russes.
En janvier 2015, l’APCE a étendu les sanctions à l’encontre de la Russie. En signe de protestation, la délégation russe a refusé de participer aux sessions de l’Assemblée, qui se tiennent quatre fois par an, et a annoncé qu’une réintégration complète au sein de l’APCE n’était possible qu’après le rétablissement de tous ses droits, ainsi que par la modification de la réglementation afin de ne plus autoriser la violation des droits des délégations nationales.
En 2017, Moscou a suspendu le versement d’une contribution au budget du Conseil de l’Europe.
De son côté, Emmanuel Macron avait annoncé, lors d’une conférence de presse avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, que la France souhaitait éviter le départ définitif de la Russie du Conseil de l’Europe, qui serait néfaste pour plusieurs parties.