Celle qui se prononçait résolument contre l’ouverture de la PMA aux lesbiennes et femmes seules, idée pourtant défendue durant la campagne par Emmanuel Macron, la députée Agnès Thill, a été exclue de LREM pour «le caractère pernicieux» de ses déclarations jugées «préjudiciables» par le parti.
La députée de l’Oise Agnès Thill a été exclue de La République en marche pour ses «propos polémiques» sur «le projet du gouvernement d’ouvrir la PMA [procréation médicalement assistée, ndlr] à toutes les femmes», a annoncé mercredi 26 juin le parti présidentiel.
«Ces propos sont préjudiciables à la cohésion du mouvement et nuisent à son image alors que l’ouverture de la PMA va faire l’objet dans les semaines qui viennent de débats à l’Assemblée nationale», a indiqué la Commission des conflits de LREM dans un communiqué.
En outre, la Commission a insisté sur «la fréquence et le caractère pernicieux des propos» de la députée.
Après avoir auditionné l’intéressée, la Commission a rendu son verdict:
Exclusion avec effet immédiat pour «avoir tenu des propos polémiques sur les réseaux sociaux et également par voie de presse à propos du projet du gouvernement d’ouvrir la PMA à toutes les femmes».
Pour Gilles Le Gendre, président du groupe à l’Assemblée nationale, Agnès Thill «a posé depuis plusieurs mois un vrai problème à la vie du groupe et à la vie du mouvement».
La députée a pour sa part dénoncé une décision «inique et injuste» d’un parti «sectaire» qu’elle a promis de contester devant la justice, démentant toute homophobie et prônant uniquement un combat contre l’extension de la PMA.
Agnès Thill avait précédemment commenté sur Twitter une publication concernant l’homosexualité du secrétaire d’État Gabriel Attal, déclenchant ainsi une vive polémique. Elle avait été notamment critiquée pour son parti pris envers les LGBT.Dans une lettre ouverte, les associations Urgence Homophobie et Stop Homophobie avaient demandé le 26 avril à ce que la députée de l’Oise soit exclue du parti LREM.
Menaçant de quitter le parti, deux députés LREM, Raphaël Gérard et Laurence Vanceunebrock-Mialon, avaient exigé il y a une quinzaine de jours qu’Agnès Thill soit exclue du groupe à l’Assemblée nationale après ses propos sur la PMA.