Le Kosovo a rempli toutes les conditions fixées par l’UE pour obtenir l’abolition du régime des visas, mais Bruxelles tarde à remplir ses obligations, estime la ministre kosovare de l’Intégration européenne, ajoutant que Paris et Amsterdam étaient désormais dans «l’hésitation».
La France et les Pays-Bas freinent la libéralisation du régime des visas pour le Kosovo, promise par l’UE sous certaines conditions, affirme Dhurata Hoxha, ministre de l’Intégration européenne du Kosovo.
En juillet 2018, la Commission a confirmé que le Kosovo avait satisfait aux deux dernières exigences pour la libéralisation du régime des visas. Le pays a ainsi ratifié l’accord sur la délimitation de la frontière avec le Monténégro et obtenu de meilleurs résultats en matière de lutte contre la criminalité et la corruption. Or, l’abolition des visas se fait toujours attendre.
«Nous constatons maintenant des hésitations de la part de certains États membres tels que la France, les Pays-Bas et, dans une certaine mesure, l’Allemagne, qui n’a pas d’opinion claire, malgré le fait que le ministre de l’Intérieur ait dit « oui » à la libéralisation», a déclaré la ministre dans une interview accordée au journal Ekonomia Online.
Mme Hoxha a également déploré que le sujet n’ait pas été abordé lors des récents Conseils des ministres de l’UE, et de souligner qu’aucun délai concret n’avait encore été fixé.«Et cela nous préoccupe un peu, car nous avons rempli les critères», a-t-elle insisté, ajoutant que «ni l’Allemagne ni l’un de ces États n’ont abordé le sujet de la libéralisation du régime des visas».
Le parlement kosovar avait unilatéralement proclamé l’indépendance du Kosovo par rapport à la Serbie en février 2008. À l’heure actuelle, 105 pays reconnaissent le Kosovo, alors que Pristina affirme qu’il y en a 117. Plus de 60 pays sont contre la reconnaissance du Kosovo, parmi lesquels la Chine, l’Inde, Israël, la Russie et cinq pays membres de l’UE. Le Kosovo a entamé le dialogue sur la libéralisation du régime de visas en février 2012.