Le seul point de passage de la frontière entre la Géorgie et la Russie qui est fortement utilisé par les exportateurs arméniens ne risque pas d’être fermé à la suite du regain de tensions entre Moscou et Tbilissi, a insisté jeudi la vice-première ministre géorgienne Maya Tskitishvili.
Moscou a temporairement interdit les vols de passagers entre la Russie et la Géorgie la semaine dernière après de violentes manifestations à Tbilissi déclenchées par la visite d’un député russe. Certains politiciens et commentateurs pro-gouvernementaux russes ont demandé au Kremlin d’imposer des sanctions plus sévères à la Géorgie. Un organe de surveillance du gouvernement russe a publié lundi ce qui a été largement interprété comme une menace voilée d’interdire les importations de vin géorgien.
Cela a fait craindre à l’Arménie que Moscou puisse également fermer le poste frontière russo-géorgien d’Upper Lars. La majeure partie des échanges commerciaux de l’Arménie avec la Russie, qui ont atteint près de 2 milliards de dollars l’an dernier, s’effectuent par cette route montagneuse.
Mme Tskitishvili, qui est également ministre géorgienne du Développement régional et de l’Infrastructure, a déclaré qu’elle ne s’attendait pas à des problèmes à Upper Lars parce qu’ « il n’y a pas de tension dans les relations économiques » entre son pays et la Russie.
« Je ne comprends pas pourquoi une telle question est soulevée « , a-t-elle déclaré aux journalistes lors d’une visite à Erevan. « Il n’y a aucun problème pour les représentants de n’importe quel pays[utilisant Upper Lars,] y compris les hommes d’affaires arméniens, parce que nous faisons tout notre possible pour renforcer les liens économiques entre la Géorgie et l’Arménie ».
Tskitishvili a fait valoir que Moscou et Tbilissi, qui ont mené une brève guerre en 2008, ont rétabli des liens commerciaux bilatéraux en 2012 malgré l’absence de relations diplomatiques. « Nous cherchons à développer des corridors de transport « , a-t-elle poursuivi. « Il n’est donc pas souhaitable d’avoir des tensions qui pourraient affecter les liens économiques. »
S’exprimant lors d’une réunion de cabinet tenue plus tôt dans la journée, le Premier ministre Nikol Pashinian a remercié les gouvernements russe et géorgien d’assurer « le fonctionnement normal des routes d’exportation de l’Arménie ».
M. Tskitishvili a pris la parole à l’issue d’une session de deux jours d’une commission intergouvernementale de coopération économique entre la Géorgie et l’Arménie qui a examiné les moyens d’accroître le commerce et les investissements entre les deux États voisins.
Selon les statistiques officielles arméniennes, les échanges commerciaux entre la Géorgie et l’Arménie ont augmenté de 14 pour cent, mais se sont maintenus à un modeste 43,4 millions de dollars au cours des quatre premiers mois de cette année.