Le secrétaire d’État au Numérique a qualifié de malheureuse sa proposition de créer un «conseil de l’ordre des journalistes»

Invité le 27 juin au micro de France Culture, le secrétaire d’État au Numérique a qualifié de malheureuse sa proposition de créer un «conseil de l’ordre des journalistes». Selon lui, ses propos ne reflétaient pas «la position du gouvernement».

Le secrétaire d’État au Numérique, Cédric O, a rectifié le tir jeudi sur France Culture, après un début de polémique déclenché par ses déclarations en faveur d’un «conseil de l’ordre des journalistes», évoquant «des paroles malheureuses» et qui ne reflétaient pas «la position du gouvernement».

Dans un entretien accordé à l’agence Reuters, le secrétaire d’État s’était prononcé pour un «conseil de l’ordre» des journalistes afin de lutter contre les fausses nouvelles et la désinformation dans leurs rangs, tout en prévenant qu’à défaut, ce serait à l’État lui-même d’intervenir.

Ces déclarations ont aussitôt déclenché une levée de boucliers dans les médias, où la question d’un «conseil de la presse» fait débat depuis des années et nourrit régulièrement des craintes, au sein des journalistes, de voir les autorités tenter de les «mettre au pas» à travers une telle instance.

«J’ai tenu des propos qui n’engageaient que moi et qui ne sont en aucun cas la position du gouvernement», a cependant assuré Cédric O sur France Culture. «Ça a créé un certain émoi, un peu à raison, il y a certains termes qui étaient un peu exagérés, mais le sujet mérite d’être traité», a-t-il ajouté.

«C’est un problème de déontologie journalistique» et «ce serait très malvenu que l’État s’en mêle», a-t-il précisé.

«J’ai eu des paroles un peu malheureuses dans les termes choisis, « conseil de l’ordre » ce n’était pas le bon terme», et «quand j’ai dit « l’État le fera » ce n’était pas du tout ni une menace ni un souhait», a développé le secrétaire d’État, assurant soutenir les conclusions du rapport commandé par le ministère de la Culture à l’ex-patron de l’INA et de l’AFP, Emmanuel Hoog, qui appelait la profession à se saisir elle-même de cette question.

Des médias, organisations syndicales et professionnels ont d’ailleurs commencé depuis plusieurs mois à plancher avec l’Observatoire de la déontologie de l’information (ODI) sur la création d’un «Conseil de déontologie journalistique et de médiation».

L’ODI a d’ailleurs rappelé jeudi, suite aux déclarations initiales de M. O, qu’un tel organisme «n’est évidemment pas un conseil de l’ordre» : «il ne censure pas, il n’interdit pas, il veille à la liberté des lignes éditoriales et des choix rédactionnels», avait rappelé l’ODI, assurant que la liberté d’expression ne saurait être soumise «aux ukases des politiques».