Les deux piscines municipales de Grenoble (Isère) ont rouvert partiellement vendredi après deux jours de fermeture décidée en raison de bagarres et de manifestations de femmes musulmanes bravant l’interdiction de se baigner en «burkini».
Ces réouvertures se font avec des horaires réduits, un personnel plus important, un contrôle accru à l’entrée des piscines et des passages renforcés de la police municipale, a annoncé la municipalité dans un communiqué. La mairie de Grenoble avait été contrainte de prendre cette décision de fermeture après le retrait de ses maîtres-nageurs dépassés par les incivilités, dont le port par les hommes de bermudas interdits, des bagarres entre jeunes à l’entrée et dans les piscines ainsi par que le passage en force de baigneuses en «burkini» qui ont bravé l’interdiction municipale de porter de genre de tenue cachant le corps.
L’ancien maire de Grenoble, Alain Carignon, à nouveau candidat pour les municipales de 2020, a interpellé vendredi Eric Piolle, actuel maire écologiste de la ville. «En pleine canicule, les piscines de Grenoble sont fermées, car Eric Piolle n’a pas de position claire et ferme sur la question du burkini», a-t-il déclaré. «Non, ce n’est pas un maillot couvrant pour se protéger du soleil, il s’agit d’une opération politique et, comme l’a dit madame Schiappa, c’est une opération qui a pour but d’envoyer aux femmes le message suivant : »Couvrez-vous ».» La secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations a dénoncé le militantismes des femmes qui viennent se baigner en burkini malgré l’interdiction.
«On est dans une forme d’inversion des valeurs. Il n’y a pas des millions de femmes qui revendiquent le fait de pouvoir se baigner en burkini, ce n’est pas vrai», a-t-elle estimé sur Europe 1. «C’est le fait d’une petite minorité agissante qui promeut une forme d’islam politique et qui lutte contre le droit des femmes dans le but de créer une nouvelle norme qui serait le fait de se couvrir lorsque nous sommes en présence d’hommes.»