A Pérama, cité portuaire du Pirée, le chômage avoisine les 80 % dans la zone des chantiers navals. Ici, « les pauvres sont restés pauvres » sous le gouvernement de gauche, déplore une habitante, mais ils craignent de s’appauvrir encore en cas de victoire de la droite le 7 juillet.
Au-dessus des réservoirs de pétrole et du port à conteneurs, les baraques en ciment, en tôle et en bois s’enchevêtrent de manière anarchique sur les hauteurs de la cité ouvrière de 25 000 habitants.
Dans le quartier d’ »Ano Perama » aux airs de favela méditerranéenne, Pavlos Tassimakis vit avec ses cinq enfants et sa femme dans une maisonnette de deux pièces qu’il a fabriquée.
A 51 ans, cet ancien chauffeur routier a déjà connu douze ans de chômage et ne touche plus d’allocations depuis longtemps. Frappée également de plein fouet par la crise, son épouse Paraskevi, après avoir enchaîné des contrats courts comme femme de ménage dans la mairie voisine de Korydallos, est, elle aussi, à nouveau sans emploi.
« Nous sommes sept à la maison, et nous recevons 640 euros tous les deux mois d’aide de l’Etat pour les familles nombreuses. Ce n’est évidemment pas suffisant pour survivre », déplore Pavlos qui effectue de temps en temps des mini-déménagements, payés 15 euros au noir.
« Kyriakos Mitsotakis, sans doute notre futur Premier ministre, s’intéresse beaucoup à la classe moyenne, mais nous les plus pauvres qu’allons-nous devenir? Allons-nous nous appauvrir davantage? », se demande le quinquagénaire aux cheveux grisonnants.
Tous les sondages récents donnent le leader conservateur Kyriakos Mitsotakis largement gagnant pour les élections législatives anticipées du 7 juillet. Bien devant le Premier ministre Alexis Tsipras, qui a convoqué le scrutin trois mois avant la fin de son mandat, après sa défaite d’une ampleur inattendue aux Européennes.