Christophe Castaner a souligné que la politique italienne de fermeture des ports est contraire au droit maritime

Après l’arrestation de la capitaine du navire Sea-Watch, le gouvernement français a réagi négativement à la façon dont le vice-Premier ministre italien Matteo Salvini avait mené l’affaire.

Le navire humanitaire allemand Sea-Watch, avec 42 migrants à son bord, est entré le 26 juin dans les eaux territoriales italiennes pour gagner le port de Lampedusa, malgré l’interdiction des autorités du pays. Il a accosté dans la nuit du 28 au 29 juin et sa capitaine, Carola Rackete, a été arrêtée. Ces faits ont fait réagir les politiciens européens, surtout français.

«Je regrette évidemment que nous en arrivions à cette situation parce que le gouvernement italien fait malheureusement le choix d’une stratégie d’hystérisation sur des sujets qui sont évidemment très douloureux», a affirmé dimanche 30 juin la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye.

«Il est important de rappeler que la France comme l’Union européenne ont été solidaires de l’Italie ces dernières années», a poursuivi la secrétaire d’État sur LCI. «Au pic de la crise, et depuis que cette crise des migrants en Méditerranée a lieu (…) l’Italie a bénéficié d’environ un milliard d’euros d’aide de l’Union européenne. Donc là où M.Salvini instrumentalise politiquement des trajectoires et des faits qui sont douloureux en expliquant que la France et l’Union européenne ne sont pas solidaires, moi je lui réponds par des chiffres», a ajouté Mme Ndiaye.

Selon elle, et alors qu’il s’agit de «vies humaines», le vice-Premier ministre italien utilise des méthodes qui ne sont pas «dignes». Ces propos ont été soutenus par d’autres hauts responsables européens.

Ainsi, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a souligné que la politique italienne de fermeture des ports était contraire au droit maritime. Le chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas, a annoncé que le sauvetage en mer ne devait pas «être criminalisé» parce qu’il est «une obligation humanitaire».

«Il y a une règle en droit maritime qui dit qu’on doit pouvoir déposer des migrants dans le port maritime le plus proche et le plus sûr (…) Il faut que l’Italie respecte les normes internationales en la matière. C’est évidemment ce que nous réclamons à l’Italie. Et évidemment l’Union européenne doit être capable de répondre en termes de solidarité à l’Italie», a également annoncé Sibeth Ndiaye.

La réaction italienne est arrivée rapidement.

«Puisque l’Élysée a déclaré que « tous les ports étaient ouverts », nous indiquerons Marseille et la Corse comme destinations», a répondu dimanche Matteo Salvini.

Selon lui, l’Italie n’a «pas de leçons [à recevoir] de qui que ce soit et de la France en particulier».

Après le débarquement du navire, les 42 migrants ont été conduits à un centre d’accueil et d’aide. Cinq pays européens, à savoir l’Allemagne, la Finlande, la France, le Luxembourg et le Portugal, ont exprimé leur empressement à les accueillir, a fait savoir vendredi le chef de la diplomatie italienne Enzo Moavero Milanesi.