L’une des figures phares des Gilets jaunes, Jérôme Rodrigues, lance à compter de vendredi une grève de la faim en vue d’obtenir du ministère de l’Intérieur les résultats de l’enquête de l’IGPN, en application d’une décision du tribunal administratif.
Jérôme Rodrigues, l’un des leaders du mouvement des Gilets jaunes grièvement blessé à l’œil lors d’une manifestation par un projectile, a annoncé sur Twitter qu’il allait débuter une grève de la faim à compter de vendredi devant le ministère de l’Intérieur.
Une décision de justice a été rendue l’État français est dans l’obligation de me fournir l’enquête administrative n’est y’en rien reçu à ce jour, je débute une grève de la faim vendredi matin devant @Place_Beauvau @AA_Avocats @collCartonJaune @LDH_Fr
— Jerome Rodrigues Officiel (@J_Rodrigues_Off) July 1, 2019
Son objectif est d’obtenir les résultats de l’enquête de l’IGPN. «Une décision de justice a été rendue l’État français est dans l’obligation de me fournir l’enquête administrative n’est y’en rien reçu à ce jour [sic]», a écrit le militant.
En effet, le tribunal administratif, dans sa décision du 7 juin, a ordonné «au ministre de l’Intérieur et au préfet de police de Paris de communiquer sans délai au manifestant toutes les pièces de l’enquête menée par l’Inspection générale de la police nationale, l’IGPN».
«Il y a deux possibilités: soit on a actuellement des gens au ministère de l’Intérieur qui se pensent tous puissants, et qui considèrent que les décisions de justice ne peuvent pas s’appliquer à leur égard, soit ils ont vraiment quelque chose à cacher», a indiqué Arié Alimi, l’avocat de Jérôme Rodrigues, cité par France Info.
Selon l’avocat, «ils ont tellement peur de ce qu’il y a dans cette enquête par rapport à ce qu’ils ont dit précédemment, à savoir que peut-être il y a l’affirmation que des tirs ont visé Jérôme Rodrigues, ou peut-être la preuve qu’il s’agit bien d’un LBD, qu’ils préfèrent refuser d’exécuter une décision de justice en bonne et due forme qui est applicable dès à présent».Blessé à un œil lors de l’acte 11 à Paris, Jérôme Rodrigues et trois autres manifestants ayant également été blessés ont déposé plainte, en février, pour violences volontaires avec arme par les forces de l’ordre. Il a affirmé à l’IGPN avoir été blessé par un tir de LBD, ce que récuse le ministère de l’Intérieur. «Je n’ai aucun élément qui me permet de dire qu’il y a eu un usage d’un LBD qui aurait touché M.Rodrigues», avait ainsi affirmé en janvier le secrétaire d’État à l’Intérieur, Laurent Nunez.