Accusé de sexisme, le dalaï-lama présente ses excuses pour son commentaire selon lequel si une femme venait à lui succéder, elle devait être «attirante».
Dans un entretien à la BBC, le dalaï-lama a réagi favorablement à la possibilité d’avoir pour successeur une femme mais a indiqué que dans ce cas elle devait être «attirante». Cette remarque a été massivement jugée sexiste, entraînant les excuses du chef spirituel tibétain qui a regretté que le caractère humoristique ait été mal perçu à cause de la traduction.
Selon le bureau du dalaï-lama, le chef spirituel tibétain «est profondément désolé que des gens aient été blessés par ce qu’il a dit et présente ses sincères excuses». «Il arrive parfois que des remarques spontanées, qui peuvent être amusantes dans un contexte culturel donné, perdent leur caractère humoristique dans la traduction», ont réagi ses services dans un communiqué.
Dans un entretien avec la BBC diffusé la semaine dernière, Tenzin Gyatso – le nom bouddhiste du dalaï-lama – a été interrogé sur ses précédentes déclarations dans lesquelles il s’était dit favorable à ce qu’une femme prenne sa succession. La seule condition soulignée par le dalaï-lama était qu’elle soit «attirante».
«S’il y a une femme dalaï-lama, elle doit être plus attirante (que moi)», a-t-il confirmé en réponse à la question, avec un sourire. «Si une femme dalaï-lama ressemble à cela, alors les gens ne voudront pas la regarder», a-t-il ajouté, en soulignant toutefois que «la vraie beauté est la beauté intérieure, mais chez l’humain, l’apparence est aussi importante».
«Sa Sainteté a constamment mis l’accent sur la nécessité pour les gens de se lier à un niveau plus profond, plutôt que d’être otages» des apparences, a aussi remarqué le bureau du chef spirituel tibétain. Selon ses services, cette remarque vient d’une blague faite pour la première fois au cours d’un entretien en 1992 avec la rédactrice en chef du magazine de mode Vogue.
«Au cours de sa longue vie, Sa Sainteté s’est opposée à ce que la femme soit traitée comme un objet, a soutenu les femmes et leurs droits et s’est félicité du consensus international croissant sur le soutien à l’égalité des genres et au respect des femmes», poursuit le texte du communiqué.
Le 14e dalaï-lama, Tenzin Gyatso, considéré comme le chef spirituel des bouddhistes tibétains, s’est enfui du Tibet après l’échec d’un soulèvement contre les autorités chinoises en 1959. Il vit depuis dans la ville indienne de Dharamsala, où le «gouvernement tibétain en exil» s’est installé.