Le président du Conseil européen Donald Tusk a appelé ce jeudi à «impliquer les Verts» dans le partage des hautes fonctions de l’UE, alors qu’aucun poste n’a été attribué à la famille politique écologiste malgré sa progression dans les urnes fin mai.
«Je suis certain que la coopération avec les Verts et leur présence dans les organes de décision de l’UE sera bénéfique (…) à l’Europe dans son ensemble», a déclaré Donald Tusk dans l’hémicycle du Parlement européen réuni à Strasbourg. «J’en appelle à tous mes partenaires pour impliquer les Verts dans les nominations même s’il n’y a personne de ce parti à un poste clé», a-t-il ajouté. Il a précisé qu’il comptait faire «passer le message directement» dans l’après-midi à Ursula von der Leyen, la candidate du Conseil européen pour prendre la tête de la Commission qu’il doit rencontrer dans l’après-midi à Bruxelles. Après une première visite aux eurodéputés mercredi à Strasbourg, l’actuelle ministre de la Défense allemande s’est déjà entretenue jeudi matin à Bruxelles avec celui à qui elle devrait succéder le 1er novembre, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker. Le co-président des Verts au Parlement européen, le Belge Philippe Lamberts, a remercié Donald Tusk pour son appel à associer davantage les Verts. «Je crois vos mots sincères, mais cela ne semble pas uniformément partagé à la table du Conseil» et au Parlement européen, a-t-il toutefois déploré.
Après un sommet marathon, les dirigeants des pays de l’UE ont fini par se mettre d’accord sur une liste de noms pour prendre la tête des institutions européennes pour les années à venir. Le PPE (droite), principal groupe politique au Parlement européen, devrait obtenir la tête de la Commission avec le choix d’Ursula von der Leyen, une proche d’Angela Merkel, tandis que les libéraux obtiennent la présidence du Conseil européen, attribué au Belge Charles Michel. Les socialistes se voient attribuer la tête de la diplomatie européenne, pour l’Espagnol Josep Borell. Le Parlement européen, qui s’est choisi mercredi comme président le social-démocrate italien David Sassoli, devra avaliser mi-juillet le choix d’Ursula von der Leyen à la tête de la Commission.
Arrivée quatrième aux élections européennes de fin mai, la famille politique des Verts apparaît comme le grand perdant de ces négociations.