Le premier ministre arménien Nikol Pachinyan a appelé de ses voeux un renforcement des relations entre l’Arménie et les Etats-Unis dans un message adressé au president américain Donald Trump le 4 juillet à l’occasion de la fête d’ Indépendance des Etats-Unis, rapporte Armnews.com.
A cet égard, N. Pachinyan a rappelé l’importance des négociations qui ont eu lieu en mai dernier à Erevan entre responsables arméniens et américains. Un rappel utile au lendemain de la rencontre entre le vice-premier ministre arménien Mher Grigorian et le president iranien Hassan Rouhani à Téhéran au cours de laquelle a été réaffirmée la volonté des deux pays de developer leur cooperation en dépité des vagues de sanctions imposées par l’administration Trump à l’Iran, dont la dernière en juin répondait à une attaque iranienne contre un drone américain dans le Golfe arabo-persique.
“J’ai le plaisir de declarer que la première rencontre dans le cadre du Dialogue stratégique Etats-Unis-Arménie s’est tenue dernièrement à Erevan”, écrit notamment le premier ministre arménien dans son message de felicitations à D. Trump publié par son service de presse en ajoutant que cette rencontre mettait en “ evidence l’avancée dans nos relations bilatérales, qui sont fondées sur des valeurs communes”. “L’Arménie est très désireuse d’améliorer ces relations et de developper une cooperation multiforme entre nos deux pays” a ajouté le dirigeant arménien dans son message.
A l’instar de ses prédécesseurs, N. Pachinian a remercié les Etats-Unis pour son aide économique notamment approtée au pays qui s’est élevée à plus de 2 milliards de dollars depuis 1992. “L’aide des Etats-Unis aujourd’hui permettra la mise en œuvre de réformes de fond et plus rapides, et rendra la démocratie irréversible en Arménie”, poursuit le message, qui ne manque pas d’ironie, étant entendu que l’actuel locataire de la Maison Blanche n’est pas un parangon de démocratie. N.Pachinian s’était plaint en mars de ce que Washington ait affiché “zéro réaction” face aux changements démocratiques survenus en Arménie. Une deception qui semblait liée au fait que les Etats-Unis n’aient pas accompagné d’une hausse sensible de leur assistance économique les satisfecit adressés à N.Pachinian pour la “revolution de velours” qui le porta au pouvoir à Erevan en mai 2018. L’ambassadeur des Etats-Unis à Erevan, Lynne Tracy, n’avait pas manqué de souligner par la suite qu’en 2018, Washington avait fourni une aide de quelque 26,7 millions de dollars à l’Arménie en plus du programme d’assistance en cours d’un montant de 66 millions de dollars sous l’égide de l’ Agence américain pour le développement international (USAID).
Le “dialogue stratégique “arméno-américain a été suivi d’une annonce faisant état d’une nouvelle aide du gouvernement américain d’un montant de 16 millions de dollars à l’Arménie. En outre, USAIDs’engageait à accorder une enveloppe de 6 millions de dollars au titre du soutien à l’ “agenda de réformes démocratiques” du gouvernement Pachinian. Cette politique s’inscrit dans le prolongement de la diplomatie de complémentarité mise en place en Arménie depuis l’indépendance, qui vise à renforcer liens avec l’Occident, à commencer par les Etats-Unis, tout en maintenant des relations privilégiées avec la Russie, partenaire stratégique de l’Arménie. L.Tracy avait déclaré en mai dernier que “les relations arméno-russes ne devaient pas empêcher l’Arménie de developer des relations fortes et mutuellement avantageuses avec les Etats-Unis, l’Union européenne, et d’autres partenaires”. L’Iran n’en faisait bien sûr pas partie et les Etats-Unis ne manquent pas une occasion de rappeler que la frontière entre l’Arménie et l’Iran, de part et d’autre de laquelle les deux voisins entendent developer leurs relations économiques et commerciales, “pose problème”, comme l’avait souligné le conseiller de Trump à la sécurité, J.Bolton, lors de sa tournée dans le Sud Caucase en octobre 2018. Il semble que ce partenariat irano-arménie constitue un obstacle à ce sommet avec Trump que Pachinian appelle de ses voeux. Le dirigeant arménien, qui avait croisé D.Trump lors de l’Assemblée générale de l’Onu en septembre 2018, a indiqué depuis que les deux pays étaient toujours en pourparlers pour l’organisation d’un tel sommet.