L’ONU dénonce l’«érosion» de l’État de droit au Venezuela

La Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme a affirmé vendredi devant l’ONU que «les principales institutions et l’État de droit au Venezuela ont été érodés».

«L’exercice de la liberté d’opinion, d’expression, d’association et de réunion, et du droit de participer à la vie publique, comporte un risque de représailles et de répression», a déclaré devant le Conseil des droits de l’homme Michelle Bachelet, lors de la présentation de son rapport sur le Venezuela, publié la veille.

«Notre rapport fait état d’attaques contre des opposants, réels ou supposés, et des défenseurs des droits humains, allant de menaces et de campagnes de diffamation à la détention arbitraire, à la torture et aux mauvais traitements, à la violence sexuelle, aux meurtres et aux disparitions forcées», a ajouté la responsable onusienne.

Michelle Bachelet a relevé que «la force excessive et meurtrière a été utilisée à plusieurs reprises contre les manifestants». La Haut-Commissaire a également fait état «d’un recours excessif à la force dans le cadre d’opérations de sécurité menées par les Forces d’action spéciales (FAES) avec de multiples meurtres, principalement de jeunes hommes». «Nombre d’entre elles peuvent constituer des exécutions extrajudiciaires», a-t-elle assuré.

Dans son rapport, Michelle Bachelet appelle Caracas à «dissoudre les FAES», un corps d’élite de la police nationale créé en 2017, et à «établir un mécanisme national impartial et indépendant, avec le soutien de la communauté internationale, pour enquêter sur les exécutions extrajudiciaires menées pendant les opérations de sécurité».

Le rapport indique qu’en 2018, 5287 personnes ont été tuées dans des cas relevant de la «résistance à l’autorité», selon le gouvernement, au cours de ces opérations de sécurité. Entre le 1er janvier et le 19 mai de cette année, 1569 autres personnes ont été tuées, toujours selon Caracas.