Téhéran a demandé à Londres la «libération immédiate» du pétrolier iranien arraisonné au large de Gibraltar et dénonce l’interception du navire comme un acte de «piraterie», selon un communiqué officiel publié ce vendredi.
La requête iranienne a été présentée ce jeudi soir à l’ambassadeur de Grande-Bretagne à Téhéran, à l’occasion de sa convocation au ministère des Affaires étrangères, indique ce dernier, affirmant que le navire-citerne arraisonné jeudi l’avait été «dans les eaux internationales».
Soupçonné de livrer du pétrole à la Syrie, en violation des sanctions européennes contre Damas, le Grace 1 a été arraisonné jeudi au large du territoire britannique de Gibraltar, situé à l’extrême sud de l’Espagne.
Selon le ministre espagnol des Affaires étrangères Josep Borrell, l’opération aurait eu lieu suite à une «demande adressée par les Etats-Unis au Royaume-Uni». Les autorités britanniques affirment que l’opération d’arraisonnement s’est déroulée à environ 4 km au Sud du Rocher, dans une zone utilisée par les navires pour se faire ravitailler. Téhéran avait annoncé jeudi soir avoir convoqué l’ambassadeur britannique, Rob Macaire, pour protester. Lors de la rencontre avec Rob Macaire au ministère, les autorités iraniennes ont dénoncé l’interception du tanker comme «inacceptable» et ont appelé Londres à la «libération immédiate» du bâtiment, «étant donné qu’il a été saisi à la demande des Etats-Unis, selon les informations actuellement disponibles».
«Insistant sur le fait que le pétrolier croisait dans les eaux internationales, [Téhéran] a décrit l’action de la Marine britannique comme de la piraterie et a souligné que la Grande-Bretagne n’avait aucun droit d’imposer ses propres sanctions unilatérales, ou celles de l’Union européennes, de façon extraterritoriale contre les autres pays». Cette façon de faire est «absolument identique à la politique brutale des Etats-Unis contre laquelle les pays européens ont toujours protesté», ajoute le ministère iranien.
Le communiqué ajoute qu’«il a été remis à l’ambassadeur britannique des documents sur le pétrolier, et sa cargaison montrant que l’acheminement du navire était parfaitement légal».