La mairie de Madrid va devoir appliquer de nouveau à partir de lundi, suite à une décision de justice, des restrictions à la circulation en centre-ville que le nouveau maire de droite a promis d’abroger.
Le système Madrid Central, mis en place fin 2018 par la maire de gauche Manuela Carmena (2015 – 2019), restreint globalement la circulation dans le centre historique aux résidents et aux voitures non polluantes des non-résidents.
Le conservateur José Luis Martinez-Almeida, élu en juin maire de la capitale espagnole, avait fait de sa suppression l’une de ses grandes promesses de campagne.
Une fois élu, avec le soutien des libéraux de Ciudadanos et de l’extrême droite de Vox, il s’est montré moins affirmatif mais a décidé fin juin de suspendre à partir du 1er juillet les amendes aux automobilistes rentrant dans le centre-ville, le temps de réaliser un « audit » du système.
La suspension, contestée dans la rue par des milliers de manifestants fin juin et devant la justice par une association écologiste, a été bloquée vendredi par un tribunal de Madrid dont la décision oblige la mairie à continuer de verbaliser les contrevenants.
Dans un communiqué transmis samedi à l’AFP, la mairie indique que « les sanctions (contre les automobilistes) commenceront lundi » mais annonce son intention de contester la décision.
« La position du gouvernement municipal sur Madrid Central reste la même », écrit la mairie, qui se dit déterminée à « proposer un modèle alternatif plus efficace pour améliorer la qualité de l’air ».
Dans sa décision rapportée par la presse espagnole, le tribunal estime que « des mesures comme Madrid Central sont indispensables » pour lutter contre la pollution de l’air et le réchauffement climatique et mettre l’Espagne en conformité avec les normes européennes et internationales en matière de pollution.
Lorena Ruiz-Huerta, avocate de Greenpeace Espagne, s’est félicitée sur la chaîne La Sexta qu’aient prévalu « l’intérêt général et le principe de précaution ».
De nombreuses capitales européennes, comme Londres, Stockholm ou Milan ont pris des mesures de restriction de la circulation automobile pour lutter contre la pollution de l’air.
La Commission européenne avait cité Madrid Central parmi les mesures prises par l’Espagne pour justifier sa décision ne pas poursuivre le pays pour ses niveaux trop élevés de pollution.
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