Le président turc Recep Tayyip Erdogan a demandé vendredi la fin des «attaques illégales» de Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est libyen, lors d’une rencontre le chef du gouvernement d’union nationale (GNA) Fayez al-Sarraj, selon la présidence turque.
«Le président a renouvelé son soutien au gouvernement (de Fayez al-Sarraj) reconnu par la communauté internationale et a appelé à la fin des attaques illégales menées par les forces d’Haftar», a déclaré la présidence dans un communiqué. Erdogan, qui avait rencontré Fayez al-Sarraj, le rival de Khalifa Haftar, à Istanbul plus tôt dans la journée, lui a réaffirmé le soutien de la Turquie à son gouvernement pour assurer la paix et la stabilité dans le pays, selon la présidence turque. De son côté, le Conseil de sécurité de l’ONU a appelé vendredi à un cessez-le-feu urgent en Libye, où un millier de personnes, dont des dizaines de migrants, ont été tuées en trois mois de combats entre camps rivaux près de Tripoli. Le 4 avril, les troupes du maréchal Khalifa Haftar ont lancé une offensive pour s’emparer de Tripoli, où siège leur rival, le Gouvernement d’union nationale (GNA) de Fayez al-Sarraj, reconnu par l’ONU.
Les combats au sol et les raids aériens dans la bataille de Tripoli ont poussé selon l’ONU plus de 100.00 personnes à la fuite, dans un pays miné depuis 2011 par des luttes de pouvoir et livré à des milices qui font la loi. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), un millier de personnes ont été tuées et plus de 5.000 blessées dans les violences aux portes de Tripoli.
Depuis le début de l’offensive de Khalifa Haftar, les armes affluent dans les deux camps en violation parfois flagrante d’un embargo décrété pour la Libye en 2011. Fayez al-Sarraj est notamment soutenu par la Turquie et le Qatar. L’Italie semble aussi en sa faveur. Khalifa Haftar bénéficie de son côté du soutien de l’Egypte et des Emirats arabes unis et d’un appui au moins politique notamment des Etats-Unis et de la Russie. La France a été accusée de le privilégier, ce dont elle se défend.