Le récent rapport américain sur «l’influence maligne du Kremlin» rappelle l’esprit de la guerre froide, commente la diplomatie russe dans une déclaration publiée le 6 juillet. Selon ce document, Washington se donne pour but de renforcer la «résilience» de ses partenaires face à des «mesures subversives» de Moscou.
Dans un communiqué rendu public le 6 juillet, le ministère russe des Affaires étrangères a qualifié de voix de «la guerre froide» le discours de Mark Green, l’administrateur de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) qui a présenté le 4 juillet à Paris le rapport «Résister à l’influence maligne du Kremlin».
«Cette conception vise ouvertement à fomenter une russophobie dans le monde et, en particulier, dans les pays voisins [de la Russie, ndlr]», peut-on lire dans le communiqué du ministère russe.
Les diplomates estiment que Washington veut ainsi mettre ces pays sous son emprise et pousser l’Europe à acheter son gaz naturel liquéfié onéreux.
Ils ont aussi souligné que le programme dressé dans ce rapport contredisait le ton de la rencontre entre Vladimir Poutine et Donald Trump en marge du sommet du G20 à Osaka.
«Il est évident que les fonctionnaires américains haut placés se donnent du mal pour empêcher la normalisation des relations russo-américaines et les détériorer davantage», conclut la diplomatie russe en réitérant sa volonté de développer sa coopération avec les États-Unis «sur un pied d’égalité et de respect réciproque des intérêts».
Le rapport de l’USAID
Dans ce rapport présenté le 4 juillet, l’USAID se donne pour but de renforcer la «résilience» des partenaires américains face à l’influence de Moscou. Selon les auteurs de ce document, la Russie a recours à des «mesures subversives afin d’affaiblir l’engagement américain en Europe, miner l’unité transatlantique et affaiblir les institutions et les gouvernements européens».
L’Agence a également annoncé la mise en œuvre du fonds intitulé Countering Russian Influence Fund (CRIF). Les autorités américaines veulent notamment renforcer l’indépendance énergétique et économique des pays européens. Elles entendent aussi financer des organisations de la société civile et des «médias indépendants» afin de «protéger les citoyens des efforts russes visant à manipuler l’information».