Le nouveau Premier ministre grec, le conservateur Kyriakos Mitsotakis, élu dimanche, devra respecter « les engagements » sur la dette pris par son prédécesseur vis-à-vis des créanciers, a prévenu lundi le chef de la zone euro.
« Mon conseil (au nouveau gouvernement – réd.), ce serait de respecter les engagements », a déclaré Mario Centeno, président de l’Eurogroupe, à l’issue d’une rencontre entre les ministres des Finances de la zone euro à Bruxelles. « C’est le seul moyen que je connaisse pour gagner en crédibilité », a-t-il ajouté.
« Les engagements sont les engagements. Si nous les brisons, la crédibilité sera la première chose à s’effondrer, entraînant un manque de confiance, d’investissements et, au bout du compte, de croissance », a-t-il insisté.
« Le processus de réformes (engagé en Grèce, ndlr) est le bon moyen pour créer tous les emplois que tout le monde attend, en particulier les jeunes Grecs », a pour sa part souligné le commissaire européen aux Affaires économiques, le Français Pierre Moscovici.
Kyriakos Mitsotakis doit relever un défi de taille en succédant au leader du parti de gauche Syriza, Alexis Tsipras, élu en 2015 dans une Grèce en plein chaos, terrassée par la crise de la dette et la cure d’austérité imposée par ses créanciers, l’UE et le FMI.
S’il avait suscité l’espoir lors de son élection, M. Tsipras avait en effet été forcé d’accepter un plan de sauvetage assorti de sévères mesures pour empêcher la sortie de la zone euro.
Or, le parti de M. Mitsotakis, Nouvelle Démocratie, estime que cette politique étouffe la croissance.
La tâche délicate du nouveau Premier ministre consistera à maintenir la confiance des créanciers tout en allégeant les difficultés des Grecs, ce qui s’annonce d’autant plus difficile que le dernier plan d’aide internationale à la Grèce, qui a pris fin en août 2018, prévoit un excédent primaire de 3,5% pour 2018 et jusqu’en 2022.
« Les 3,5%, c’est une pierre angulaire du programme d’aide », a d’ailleurs réaffirmé lundi Klaus Regling président du Mécanisme européen de stabilité (MES), dont la mission est d’aider les pays de la zone euro en difficulté.
La dette publique de la Grèce s’élevait l’an dernier à 335 milliards d’euros (376 milliards de dollars), soit 180% du PIB.