Le président du Parlement arménien dénonce l’expansionnisme turc

En visite à Nicosie vendredi, le président du parlement arménien, Ararat Mirzoyan, a décrit l’Arménie et Chypre comme de « vrais amis » qui partagent l’objectif commun de contenir la Turquie.

« Pendant des siècles, les Arméniens et les Chypriotes ont lutté contre le joug ottoman, et aujourd’hui nous, la République d’Arménie et la République de Chypre, avons chacune à assumer une mission spéciale : affronter la politique expansionniste de la Turquie », a-t-il déclaré dans un discours prononcé devant le parlement chypriote. « Et nous accomplissons cette mission en nous soutenant mutuellement sur des questions vitales. »

Mirzoyan a condamné la Turquie pour avoir refusé de normaliser inconditionnellement ses relations avec l’Arménie par solidarité avec l’Azerbaïdjan. Parlant du conflit du Haut-Karabakh, il a salué la « position de principe des gouvernements chypriotes successifs sur toutes les questions vitales pour l’Arménie et le peuple arménien ».

Mirzoyan, qui est un proche du Premier ministre Nikol Pashinian, a accusé Ankara d’activités commerciales « illégales » dans les eaux territoriales de Chypre.

Le mois dernier, les ministres des Affaires étrangères de Chypre, de la Grèce et de l’Arménie se sont engagés à approfondir les relations entre leurs pays lors de la toute première réunion trilatérale tenue dans la capitale chypriote.

Le ministre chypriote des Affaires étrangères, Nikos Christodoulides, a déclaré que les trois Etats coordonneront également «  l’action de nos diasporas dans les centres de décision importants du monde entier  ». Il a également été annoncé que leurs principaux dirigeants se réuniront à Erevan au début de l’année prochaine.

« J’attache une grande importance au format trilatéral de la coopération entre l’Arménie, Chypre et la Grèce », a déclaré Mirzoyan.

Les trois pays partagent une longue histoire d’animosité mutuelle avec la Turquie. Lors d’une rencontre en 2016 avec le président arménien de l’époque, Serzh Sarkisian, le Premier ministre grec Alexis Tsipras avait déclaré que les peuples arménien et grec étaient tous deux victimes du génocide perpétré par les Turcs ottomans pendant la Première Guerre mondiale. Ankara a condamné cette déclaration.