Le chef de la diplomatie iranienne a accusé John Bolton et Benyamin Netanyahou d’avoir provoqué le retrait des États-Unis de l’accord de Vienne signé en 2015.
Le conseiller à la sécurité nationale américain, John Bolton, et le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, ont poussé Donald Trump à quitter l’accord sur le nucléaire iranien, mais leur désillusion sera grande, a écrit sur sa page Twitter le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif.
«Bolton et Netanyahou ont détruit l’accord de Paris entre E3 [Allemagne, France et Royaume-Uni, ndlr] et l’Iran en 2005 ayant insisté sur l’enrichissement zéro. Résultat? L’Iran a centuplé son enrichissement vers 2012. Aujourd’hui, ils ont poussé Donald Trump à détruire le JCPoA avec la même illusion», a estimé le ministre.
Bolton & Netanyahu killed Paris agreement between E3 & Iran in '05 by insisting on zero enrichment.
Result? Iran increased its enrichment 100 fold by 2012.
Now they've lured @realDonaldTrump into killing #JCPOA w/the same delusion.#B_Team hasn't learned. BUT THE WORLD SHOULD.
— Javad Zarif (@JZarif) July 9, 2019
Conclu à Vienne en juillet 2015, le Plan d’action global commun (JCPoA) a permis à Téhéran d’obtenir la levée d’une partie des sanctions internationales visant le pays. En échange, la République islamique a accepté de limiter drastiquement son programme nucléaire et s’est engagé à ne jamais chercher à se doter de l’arme atomique.
Retrait américain de l’accord iranien
L’administration de Donald Trump, qui avait qualifié le JCPoA de pire accord jamais conclu par les États-Unis, l’a quitté en mai 2018. Les Européens, les Russes et les Chinois, qui restent parties prenantes de l’accord, le considèrent comme le meilleur moyen de s’assurer que l’Iran n’aura pas la bombe atomique.La partie états-unienne a également imposé de lourdes sanctions à l’Iran, poussant les entreprises internationales à s’en retirer, par crainte de représailles.
Téhéran intensifie ses activités d’enrichissement
Lundi 8 juillet, Téhéran a annoncé produire désormais de l’uranium enrichi à au moins 4,5%, au-delà de la limite autorisée par l’accord nucléaire de Vienne.
Dans ce contexte, l’Iran a exigé que les Européens prennent des mesures pour lui permettre d’exporter son pétrole et d’avoir des relations bancaires et commerciales avec le reste du monde en dépit des sanctions américaines, faute de quoi la partie iranienne avancera vers des paliers «plus forts», selon un porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères.Un représentant de l’Organisation de l’énergie atomique d’Iran (OEAI) a été plus précis en affirmant que le pays pourrait augmenter son niveau d’enrichissement à 20%.