Pourquoi Gérard Depardieu liquide ses biens en France

La grande braderie continue pour l’acteur qui a décidé de se défaire de pas mal de ses biens. Et la pression fiscale n’est pas la seule responsable.

Il avait promis qu’il se débarrasserait de ses biens, il tient parole : Gérard Depardieu a cédé le mois dernier son restaurant La Fontaine Gaillon, près de la Bourse de Paris, et s’apprête à mettre aux enchères le contenu de l’établissement. Jeudi 11 juillet, bouteilles, fauteuils, lustres, casseroles, plus de 200 lots seront dispersés par la maison Ader, révèle BFM TV, qui précise que la vente aura lieu sur place au 1, rue de La Michodière, siège de l’établissement.

Une information confirmée par l’Agence France-Presse qui ajoute que d’autres biens de l’acteur sont en passe d’être cédés rue du Cherche-Midi, toujours à Paris, notamment une poissonnerie et une épicerie fine, dans lesquels l’acteur avait investi il y a plusieurs années. C’est également là que se trouve son hôtel particulier de 1 800 m2, proposé à la vente pour 50 millions d’euros en 2012 et qui n’aurait toujours pas trouvé preneur…

C’était l’époque où Depardieu tonnait contre le gouvernement socialiste, répliquant vertement au Premier ministre Jean-Marc Ayrault qui l’avait dénigré, fustigeant la mauvaise utilisation des impôts des Français, tout en établissant son siège social à Néchin, en Belgique – une maison elle aussi désormais sur le marché pour 800 000 euros. Tandis qu’on l’accusait d’avoir fui pour des raisons fiscales, il précisait par la suite au Point qu’il avait préféré quitter la France parce qu’il avait l’impression qu’on allait le « tondre comme un collaborateur »…

Depardieu se veut avant tout un homme libre et nomade, allant là où ses envies et ses projets le portent, collectionnant les passeports comme d’autres les timbres – Vladimir Poutine lui accorde la nationalité russe en 2013. Très vite, l’acteur annonce qu’il a l’intention de se débarrasser des biens qu’il possède sur le territoire français. « Je veux juste me barrer de ce pays, expliquait-il en 2015 à TV Magazine. Ce n’est pas le problème des impôts locaux. Je ne suis pas d’accord avec l’utilisation que l’on fait de l’argent de nos impôts. Alors je ne veux plus être propriétaire. Juste aller ailleurs, louer, vivre, et mourir. Et travailler avec des gens que j’aime… » Et de plaindre régulièrement les Français qui seraient devenus à ses yeux « déprimés », ne croyant plus en rien.

Mais la question fiscale et le goût pour la vie nomade ne sont peut-être pas les seules raisons pour lesquelles Depardieu aurait décidé de se débarrasser de ses actifs en France. Il semblerait que la vie d’entrepreneur ait fini également par le lasser… « Je ne suis pas un homme d’affaires, ça ne m’a jamais intéressé », expliquait-il dans Monstre, son livre-confession publié il y a deux ans. « Je n’ai eu que des rencontres, des coups de cœur, qui m’ont amené à m’associer pour monter des affaires comme on vit des aventures. J’aime les bonnes idées et ceux qui croient en elles. Je fais confiance, aveuglément. Je ne peux pas faire autrement puisque je ne sais pas faire autrement. Je ne veux pas ouvrir de courrier, de mail, je ne veux pas voir de livres de compte, de factures, je ne veux rien gérer… »

Ce qui suppose une délégation totale vis-à-vis de ses associés, qui, semble-t-il, lui a parfois joué de mauvais tours. « J’ai laissé cette liberté, qui est ma raison d’être et ma raison de vivre, à certaines personnes qui ne s’en sont pas servies pour s’élever, mais au contraire pour se conduire comme des rats », poursuit-il, sans rentrer dans les détails des affaires concernées ni des personnes impliquées. « C’est vrai que je me suis rendu compte qu’il y avait des escrocs autour de moi et que je devais me séparer de certaines personnes, de certaines affaires ici (…) Aussi, si je vends mes affaires, cela n’a rien à voir avec la France, mais tout à voir avec cette nature humaine qui parfois m’écœure autant qu’elle peut m’enchanter. » Et de conclure, pour bien se faire comprendre : « J’espère que c’est clair maintenant : j’aime toujours la vie et j’aime toujours la France. »

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