Le lancement d’une fusée Vega, qui devait mettre en orbite un satellite militaire pour le compte des Émirats arabes unis, a échoué dans la nuit de mercredi à jeudi depuis la Guyane, a annoncé Arianespace.
C’est un premier échec après quatorze lancements réussis de Vega, le lanceur léger d’Arianespace, depuis le début de son exploitation au Centre spatial guyanais en 2012.
« Environ deux minutes après le décollage (…) une anomalie majeure s’est produite, aboutissant à la perte de la mission. Au nom d’Arianespace, je souhaite présenter nos plus profondes excuses à nos clients pour la perte de leur chargement », a déclaré à Kourou la directrice exécutive d’Arianespace, Luce Fabreguettes.
« Les analyses de données sont en cours pour préciser les raisons de cet échec. Une commission d’enquête indépendante sera mise en place dans les heures qui viennent », ajoute Arianespace dans un communiqué.
La retransmission vidéo du lancement a montré qu’après deux minutes, la trajectoire a commencé à dévier de la normale, puis s’est nettement « dégradée », selon le terme d’Arianespace.
« Cet échec de Vega nous rappelle une fois encore que nous faisons un métier difficile, où la frontière entre le succès et l’échec est extrêmement ténue », a déploré Jean-Yves Le Gall, le président du CNES, l’agence spatiale française.
« Il est d’autant plus inattendu qu’il intervient après 14 succès qui avaient démontré la maturité de ce système de lancement. Nos équipes vont immédiatement se remettre au travail pour analyser, comprendre et corriger les causes de cette défaillance afin que nous puissions repartir en vol dans les meilleurs délais », a-t-il ajouté dans un communiqué.
Le lancement avait été reporté à deux reprises en raison de vents d’altitude au-dessus du Centre spatial guyanais (CSG).
Initialement prévu dans la nuit de vendredi à samedi à Kourou, il avait été reprogrammé une première fois à cause du vent puis à nouveau dimanche pour les mêmes raisons.
Vega devait mettre sur orbite le satellite FalconEye1 d’observation de la Terre. Sa mission était double: « répondre aux besoins des forces armées des Emirats arabes unis et fournir des images au marché commercial », selon Arianespace. Il pesait environ 1.197 kg au décollage et devait être placé en orbite à 611 kilomètres de la Terre.
Ce satellite avait été développé par un consortium mené par Airbus Defence and Space en tant que mandataire et Thales Alenia Space en comaîtrise d’œuvre.
Il faisait partie d’une commande de deux satellites -FalconEye 1 et FalconEye 2- de type Helios passée en juillet 2013 pour « un peu plus de 700 millions d’euros », avait alors confié le PDG d’Astrium (devenue depuis Airbus Defence and Space), François Auque.