Le ministre tunisien du Transport affirme que les rumeurs faisant état de l’arrêt des négociations avec l’EU sur l’Accord de libre-échange sont infondées. En tant que négociateur en chef de l’accord, M.ben Ahmed a souligné avoir pris connaissance de cette nouvelle via certains médias.
En marge d’une conférence nationale qui s’est tenue mardi 9 juillet à Tunis sur le développement des exportations des produits agricoles tunisiens, Hichem ben Ahmed, ministre du Transport et négociateur en chef de l’Accord de libre-échange complet et approfondi (Aleca) du côté tunisien a démenti les rumeurs sur l’arrêt des négociations avec l’Union européenne.
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Le ministre a affirmé qu’il n’était «au courant de l’arrêt des négociations» et qu’il avait «lu l’information dans certains médias», selon l’agence de presse officielle tunisienne (TAP).
La même source rapporte que les services chargés de la communication à la chefferie du gouvernement ont également assuré n’avoir aucune information officielle concernant un arrêt ou une suspension des négociations en question.Emboîtant le pas à son ministre du Transport, Ghazi ben Ahmed, président de l’Initiative méditerranéenne pour le développement et éditeur d’un manuel sur l’Aleca, a indiqué que «la rumeur relayée par certains médias concernant la suspension des négociations avec l’UE sur l’Accord de libre-échange complet et approfondi n’est ni officielle ni confirmée», informe TAP.
«Les négociations ne sont ni stoppées ni gelées», a-t-il ajouté, précisant qu’«elles sont à l’arrêt pour des raisons évidentes électorales en Europe et bientôt en Tunisie».
En tant qu’expert international en politique commerciale et très proche du dossier de l’Aleca, M.ben Ahmed a assuré que «la reprise des négociations aura lieu au cours du 1er trimestre 2020 avec les nouvelles équipes qui seront issues des élections de part et d’autre». «Cet arrêt provisoire ne signifie pas qu’il n’y a pas d’avancées sur ce processus», a-t-il expliqué, soulignant que «les consultations avec la société civile se poursuivent sur plusieurs sujets relatifs à cet accord».
Les arguments ayant alimenté la rumeur sur la suspension des négociations
Les rumeurs faisant état de la suspension des négociations sur l’Aleca entre la Tunisie et l’Union européenne ont relevé «un déséquilibre» dans la prise en compte des intérêts des deux parties.
Une source citée par le site d’information tunisien Espace Manager a indiqué que Tunis n’avait pas constaté de «réactions positives» de la part de son partenaire sur certains «défis» que posent la libéralisation des secteurs de l’agriculture et des services dans le cadre du développement global du pays.À titre d’exemple, la source a pointé le fait que l’UE n’avait pas donné de suite favorable à une contribution financière importante pour la mise à niveau du secteur agricole tunisien qui ne pourrait faire face, dans les conditions actuelles, à son concurrent européen. La partie tunisienne a également exigé, pour la compétitivité de son secteur tertiaire, la levée totale des restrictions à la liberté de circulation des personnes outre la reconnaissance des diplômes et des compétences, avançant la nécessité de supprimer les visas.