Les deux étudiantes de l’Université de Lorraine qui avaient tenu des propos racistes dans un groupe Facebook ne feront pas l’objet de sanctions universitaires, la section disciplinaire de l’établissement étant incompétente dans leur cas, a annoncé ce jeudi le président de l’Université, Pierre Mutzenhardt.
La section disciplinaire, qui s’est prononcée jeudi, «n’a pas pris de sanction à (leur) endroit» car «les faits (incriminés) n’entrent pas dans son champ de compétence puisqu’ils n’ont pas engendré directement une atteinte à l’ordre et au bon fonctionnement de l’établissement», a indiqué dans un communiqué Pierre Mutzenhardt.
La section disciplinaire, qui a déterminé que les échanges incriminés avaient été tenus dans un cadre «privé», ne peut sanctionner les étudiants que pour des faits de fraudes aux examens ou à l’inscription ou des atteintes à l’ordre ou au bon fonctionnement de l’établissement, a-t-il expliqué. «Je prends acte de ce jugement (…) et j’en comprends la logique, même si je ne peux que regretter les limites réglementaires qui ne permettent pas à l’Université d’agir sur des comportements inacceptables», a-t-il dit.
«Cependant, l’ensemble de la procédure disciplinaire a favorisé la prise de conscience des deux étudiantes qui ont exprimé de profonds regrets. Elles ne seront pas inscrites à l’Université de Lorraine à la rentrée prochaine», a-t-il poursuivi, expliquant que l’établissement allait renforcer dès la rentrée les moyens de sa mission égalité-diversité.
Des étudiants avaient révélé fin avril sur les réseaux sociaux que des propos et des vidéos racistes, visant des étudiants noirs, avaient été échangés fin 2018 par des étudiants de licence 2 de sociologie, à Metz, sur un groupe privé de Messenger, la messagerie de Facebook. L’Université de Lorraine avait signalé les faits au parquet de Metz et mis en place une commission d’enquête pour entendre «auteurs, victimes ou témoins».
Selon Pierre Mutzenhardt, la commission d’instruction de la section disciplinaire a auditionné «quatre témoins» et «les deux étudiantes identifiées comme étant auteures des messages» racistes. Début mai, le parquet de Metz avait ouvert une enquête pour déterminer «s’il s’agit d’injures racistes non publiques», passibles d’une contravention, «ou publiques, ce qui est un délit», avait indiqué le procureur de la République, Christian Mercuri.