Le Suffren, premier d’une série de six nouveaux sous-marins nucléaires d’attaque (SNA), plus discrets et polyvalents, sera lancé aujourd’hui à Cherbourg en présence du Président de la République et de la ministre des Armées.
Emmanuel Macron célébrera vendredi 12 juillet la fin de la construction du Suffren, premier d’une série de six nouveaux sous-marins nucléaires d’attaque (SNA), rapporte l’AFP.
Le bâtiment de 99 mètres de long tient son nom de Pierre-André Suffren, un amiral qui s’est illustré face aux Anglais au XVIIIe siècle. La mise à l’eau proprement dite n’aura lieu que fin juillet, avec trois ans de retard, avant des essais à quai, puis en mer, et sa livraison à la Marine nationale à Toulon avant l’été 2020.
Programme Barracuda
D’un coût de 9,1 milliards d’euros, le programme Barracuda, dont le Suffren est le premier exemplaire, vise à remplacer les six sous-marins de classe Rubis entrés en service à partir du début des années 1980. Un premier Rubis, le Saphir, vient de rejoindre Cherbourg pour y être désarmé.
Les Barracuda, dont le dernier devrait entrer en service en 2030, sont beaucoup plus imposants que leurs prédécesseurs, 5.300 tonnes en plongée contre 2670 pour les Rubis, et offrent un «vrai saut générationnel» à la Marine nationale, observe Patrick van den Ende, spécialiste des sous-marins.
La fin du périscope
Particularité: il n’a pas de périscope, élément emblématique de la guerre sous la mer. Pour voir ce qu’il se passe à la surface, plus de tube coulissant traversant la coque, ce qui en faisait un point de vulnérabilité, mais des caméras placées en haut d’un mât qui retransmettent les images sur les écrans des sous-mariniers.
Les SNA n’emportent pas de missiles nucléaires, contrairement aux quatre sous-marins lanceurs d’engins français (SNLE) qu’ils sont notamment chargés de protéger. Ils sont qualifiés de «sous-marins nucléaires» car leur propulsion provient d’un réacteur nucléaire compact, qui leur assure autonomie et discrétion acoustique par rapport aux sous-marins conventionnels à propulsion diesel-électrique.
Mission du SNA
La mission du SNA consiste à protéger les bâtiments précieux comme les porte-avions et SNLE, traquer les sous-marins ennemis et recueillir du renseignement au plus près des côtes ennemies.
Il pourra aussi déployer des forces spéciales via un hangar de pont amovible. Et il aura enfin la capacité de tirer des missiles de croisière navals (MdCN), d’une portée de 1.000 kilomètres, contre des cibles terrestres.
Le Suffren pourra naviguer jusqu’à 70 jours en parfaite autonomie à 350 mètres de profondeur, selon la direction générale de l’Armement.